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Mazarinade n° A_3_20

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Anonyme [1649], LES DIVINS ARTICLES DE LA PAIX GENERALE. , français, latinRéférence RIM : M0_1165. Cote locale : A_3_20.


vous les desirez, les iours viendront, & ie vous dis qu’ils
viennent, ausquels vous desirez la Paix que vous mesprisez
à cette heure. Vous la rebuttez maintenant, mais le temps
viendra que vous la reclamerez & que ne la pourrez plus obtenir.
Vous voulez de la guerre vous en voulez, mais assurez-vous
que vous en aurez tout vostre saoul. O la rigueur & la
fureur extréme que ce fleau de Dieu exercera sur vous ! i’en
tremble des ja pour vous, & ne puis enuisager qu’auec horreur
les horribles chastimens que vos diuorces, & massacres
attirent sur vos testes.
 
Regarde Chrestienté, regarde les autres Nations & apprens
de leurs malheurs, ceux dont ton Dieu te menace.
Regarde l’Angleterre, regarde l’Egypte, regarde la Palestine,
regarde l’Affrique, où en sont elles reduittes les pauures
nations ? où en est reduit tout l’Orient ? où tant de Prouinces
qui furent jadis si florissantes en saincteté ? qu’est ce maintenant
que la Grece ? qu’est ce plus que la Iudée ? qu’est-ce de
la pauure Hierusalem, & de tant d’autres Citez si renommées
en toute l’Antiquité ? qu’est deuenuë leur gloire, leur vertu,
leur magnificence, & leur splendeur ? où est maintenant tout
cela ? où leur ancienne religion ? où leur pieté ? où leur foy, où
le Dieu tout-puissant qui y estoit adoré ? où est-il qu’il n’y
fait plus de miracles ? las il s’en est retiré, & peut-estre pour
iamais. Pourquoy ? pource qu’estant vn Dieu de Paix & de
misericorde, il n’a pû demeurer plus long-temps parmy des
peuples lesquels estant tousiours en diuorces ne cessoient de
faire comme nous la guerre au Ciel, & à la terre. O pernicieuse,
ô fatale guerre. ARTICLE VI.
De fecit gaudium cordis nostri, versus est in luctum chorus noster.
Ovure-toy ma bouche aux soûpirs, laisse aller tes douloureuses
plaintes : & vous mes yeux le torrent de vos
larmes sur les miseres de ces pauures Citez. Tout le bon
temps est passé, la pauure Hierusalem ne fait plus que gemir,
elle se lamente iour & nuict, & la douleur qui la presse
l’a noye continuellement en ses larmes. Personne cependant
ne se presente à elle pour la consoler, ceux dont elle se
promettoit le plus, l’ont abandonnée au besoin, depuis sa