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Mazarinade n° B_11_35

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Anonyme [1652], LES CONFERANCES DV CARDINAL MAZARIN AVEC VN DE SES PLVS GRANDS CONFIDENTS, TENVES A S. DENIS EN FRANCE auant son depart, I. Il represente toute l’histoire de sa vie, depuis son arriuée en France iusques à present. II. Les trauerses qui luy sont arriuez, tant par Messieurs les Princes, que des iugemens contre luy rendus par Messieurs de Parlement. III. Les deffences qu’il a exercée, & exercent contre ceux qui luy en veulent. Ensemble les responses du Confident du Cardinal Mazarin, luy representant les malheurs qui luy pourroient arriuer cy-apres, sur toutes les articles par luy proposée en ces rencontres. , françaisRéférence RIM : M0_746. Cote locale : B_11_35.


& passons par la France, pour aller en Allemagne
voir comme vous trauaillés à la Paix, & en Flandres
comment vous mesnagez les affaires de la guerre.
Ils me demanderont sans doute, pourquoy ces ballets
dans la plus grande necessité du siecle ?
 
le Cardinal. C’est à cause de cette necessité que ie faisois
toutes ces machines & ces ballets. N’auez vous iamais
veu sur la place Nauone, & mesme sur le Pont-neuf
comme les filous se separent ? & qu’il y en a vne
partie qui occupe les yeux & les oreilles du peuple par
des spectacles bouffons, & des chansons lasciues, tandis
que les autres leur coupent la bourse, & font des querelles
d’Allemand pour voler quelque manteau ; Ie les
imitois dans cette vrgente necessité des affaires, & attachant
les esprits, les yeux & les oreilles du peuple à ces
belles inuentious, qui le tenoient d’autant plus attentif
qu’elles luy estoient nouuelles & estrangeres, ie tirois
de l’argent de la bourse pour subuenir aux affaires de
l’Estat ; & faisois accroire aux vns qu’ils auoient mangé
le lard, afin d’en tirer de grandes sommes pour se reconcilier
auec moy ; & aux autres, pour auoir pretexte
de confisquer leurs biens.
Response. Mais, Monseigneur, ces machines coustoient
de l’argent.
Le Cardinal. Il faut donner vn œuf pour auoir vn poullet,
& puis cela estoit glorieux à la France, qu’au fort de
la guerre, elle eust encore de l’argent mignon pour des
diuertissmens, que les autres Princes auroient peine à
payer durant la paix I’estois aussi bien aise d’obliger la
Nation Italienne. Et pour vous confesser la verité, i’aime
ces diuertissemens là plus que toutes les choses du
monde.
Response. Le Mareschal Gassion, qui auoit pris les
affaires si fort à cœur, pestoit bien contre cette despense
inutile, tandis que les Armées du Roy déperissoient
faute d’argent.
le Cardinal. Il alloit trop viste en besongne, il falloit
conseruer l’importante egalité, iamais mort ne m’a tant