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Mazarinade n° B_11_35

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Anonyme [1652], LES CONFERANCES DV CARDINAL MAZARIN AVEC VN DE SES PLVS GRANDS CONFIDENTS, TENVES A S. DENIS EN FRANCE auant son depart, I. Il represente toute l’histoire de sa vie, depuis son arriuée en France iusques à present. II. Les trauerses qui luy sont arriuez, tant par Messieurs les Princes, que des iugemens contre luy rendus par Messieurs de Parlement. III. Les deffences qu’il a exercée, & exercent contre ceux qui luy en veulent. Ensemble les responses du Confident du Cardinal Mazarin, luy representant les malheurs qui luy pourroient arriuer cy-apres, sur toutes les articles par luy proposée en ces rencontres. , françaisRéférence RIM : M0_746. Cote locale : B_11_35.


donner des Indulgences à ceux qui les visitoient
toutes le plus souuent.
 
Response. Ne faisiez vous point conscience de prophaner
ainsi les Institutions sacrées de nostre Religion.
Le Cardinal. Vn bon Politique se sert de tout au besoin.
Si les Souuerains ne se soustiennent, qui defendra
les Religions ? Mais vous m’interrompez tousiours par
vos superstitions.
Response. Qu’arriua-t’il, Monseigneur, lors que la
Religion esclatoit si fort dans la ville de Londres.
Le Cardinal. Il arriua que les plus zelez dans la Religion
Anglicane en prirent l’allarme, & que sous-main
par mes pensionnaires Caluinistes ie faisois mettre le
feu aux estoupes, en representant aux Anglois qu’ils
alloient retomber sous la tyrannie des Moines, de leurs
ieusnes & de leurs Confessions auriculaires, & que le
Pape se feroit payer l’interest des arrerages du denier de
sainct Pierre. Il n’en fallut pas dauantage pour mettre
aux champs ces peuples là, qui sont plus affolez du leurs
Religions, qu’vn fol ne l’est de sa marotte, quoy qu’elles
ne valent pas grand chose. Voila tout le secret de
cette affaire. Il y auroit encore beaucoup d’autre particularitez
à vous dire, touchant les refforts que ie fis
ioüer, pour les faire venir aux mains : car ils se battirent
auant que d’en venir-là, si long temps par escrit, que
ie commençois à desesperer du succez de mon dessein.
Response. Tellement, Monseigneur, que c’est vous
qui auez esté cause de la ruine de tous les Catholiques,
qui estoient les innocents objets de la fureur de ces barbares-là.
Si vous eussiez appuyé ce bon dessein par la
force, ie croy qu’il auroit reüssi, & qu’on vous auroit
vn iour canonizé.
Le Cardinal. Quand ie seray bien riche ie me mettray en
vn estat où ie pourray canonizer les autres.
Response. Mais pour reuenir à nostre discours, puisque
nostre interest estoit que la guerre continuast en