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Mazarinade n° B_11_35

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Anonyme [1652], LES CONFERANCES DV CARDINAL MAZARIN AVEC VN DE SES PLVS GRANDS CONFIDENTS, TENVES A S. DENIS EN FRANCE auant son depart, I. Il represente toute l’histoire de sa vie, depuis son arriuée en France iusques à present. II. Les trauerses qui luy sont arriuez, tant par Messieurs les Princes, que des iugemens contre luy rendus par Messieurs de Parlement. III. Les deffences qu’il a exercée, & exercent contre ceux qui luy en veulent. Ensemble les responses du Confident du Cardinal Mazarin, luy representant les malheurs qui luy pourroient arriuer cy-apres, sur toutes les articles par luy proposée en ces rencontres. , françaisRéférence RIM : M0_746. Cote locale : B_11_35.


d’heureuse memoire, & moy eussions dans cette affaire-là
estoit, que nous voulions mettre le feu par tout,
& nous venger de l’affront que le Roy d’Angleterre
nous auoit fait en receuant la feuë Reyne Mere, Monsieur
de Vendosme, Monsieur de la Vieuville, Monsieur
d’Espernon, Monsieur le President Cogneux, Madame
de Chevreuse, & plusieurs autres, qui estoient nos ennemis
jurez en ce temps là, & que nous voulions poursuiure
iusques aux Antipodes, comme nous auons fait à
Bruxelles dont nous les auons chassez, en Angleterre,
en Hollande, & enfin à Cologne, dont nous
fismes rauager le païs circonuoisin, si tost que la
Reyne Mere y fut, pour attirer sur elle la haine de tous
les peuples, qui ne se voyoient malheureux que pour
l’auoir receuë : Mais la passion m’emporte ; nous fusmes
trop indulgents & ne deuions rien espargner pour faire
donner la mort à tous ces ennemis là, ils ne seroient pas
auiourd’huy dans le pouuoir de me nuire. Vn Duc de
Vendosme par vn fils qui me trouue indigne de sa main,
& iure qu’il me veut voir perir par la main d’vn bourreau,
Le President Cogneux, qui a donné de sanglants
Arrests auec ses Confreres contre moy, & iuré qu’il
feroit en sorte, que les Cardinaux n’exileront plus les
Presidents au Mortier.
 
Response. Monseigneur, vous vous emportez. I’ay
peur que cela ne vous fasse mal. Il ne faut rien dans les
apprehensions où vous estes, pour vous trousser. La
crainte, la vengeance, le despit, la colere, & le conflict
de toutes ces passions font vn grand rauage dans vne
ame, il faut que vous l’ayez bien forte pour subsister en
vie auec tout cela.
Le Cardinal. Ie me suis vn peu emporté, mais que
voulez-vous ? C’est que ie sens à present la pesanteur des
fautes que i’ay commises, dont celle là n’est pas la plus
legere : mais où en estions-nous de nostre Histoire ?
Response. Vous parliez du suiet qui vous auoit porté