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Mazarinade n° B_11_35

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Anonyme [1652], LES CONFERANCES DV CARDINAL MAZARIN AVEC VN DE SES PLVS GRANDS CONFIDENTS, TENVES A S. DENIS EN FRANCE auant son depart, I. Il represente toute l’histoire de sa vie, depuis son arriuée en France iusques à present. II. Les trauerses qui luy sont arriuez, tant par Messieurs les Princes, que des iugemens contre luy rendus par Messieurs de Parlement. III. Les deffences qu’il a exercée, & exercent contre ceux qui luy en veulent. Ensemble les responses du Confident du Cardinal Mazarin, luy representant les malheurs qui luy pourroient arriuer cy-apres, sur toutes les articles par luy proposée en ces rencontres. , françaisRéférence RIM : M0_746. Cote locale : B_11_35.



Le Card. Mons. i’entends que vous me parliez comme
si c’estoit Monsieur de Broussel, ou plustost tout le
Parlement ensemble, parce qu’il faudra que vous leur
fassiez teste à tous, & pariez à toutes bottes, si tant est
que vous entrepreniez de defendre ma cause comme
vous me promettez.
Response. Monseigneur, ie vous feray beaucoup de
tort, & souhaitterois que vous y fussiez en personne,
vous reüssiriez bien mieux que moy, & donneriez beaucoup
plus de satisfaction à ces Messieurs.
Le Cardinal. I’en serois bien marry, & aurois crainte
que la satisfaction ne fust trop grande, i’aime bien
mieux plaider par Procureur.
Response. Monseigneur, voulez-vous que ie vous die,
ce qu’ils me repliqueront quand ie leur vanteray vostre
seruice de Cazal ? Ils me diront que vous estiez vn garçon
de fortune, & que cherchant iour à la faire, la premiere
occasion qui s’est presentée ç’a esté en France, où
vous auez rencontré vn esprit de vostre trempe, & de
nature à approuuer des actions que les autres Politiques
eussent detestées. Ie vous dis ce qu’ils me pourront dire,
& à cela ie leur repliquerois dequoy leur fermer la bouche.
Mais i’aurois peur de vous faire plus de tort que de
bien ; car si pour iustifier vostre Illustre Predecesseur,
i’allois dire que les Espagnols prestent plus la main aux
trahisons, que les François, & que c’est le seul moyen
par où ils se soient iamais rendus puissans, cela rejalliroit
sur vous qui estes de cette genereuse Nation.
Le Cardinal. Il leur faudra soustenir que c’est par choix
& par inclination que i’ay seruy la France, & que i’ay
eu mille belles occasions pour m’auancer en Espagne ;
mais qu’emporté par la force de mon inclination i’ay sacrifié
mes interests au bien de la France.
Response. Monseigneur, s’ils me demandent quelque
preuue de cette verité, & qu’ils veulent que ie leur marque
quelques-vnes de ces illustres occasions que vous