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Mazarinade n° A_5_101

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Anonyme [1649], LE VRAY AMATEVR DE LA PAIX, CONTRE LES ADVIS dangereux du Libelle intitulé, ADVIS SALVTAIRE & genereux, &c. , françaisRéférence RIM : M0_4065. Cote locale : A_5_101.

que la plus digne d’entre-elles, eust trouué le secret
de le r’allumer par vn bien-fait du Soleil, ils commencerent
d’esperer pour les mesmes accidents
qui les auoient fait craindre, croyans que le Ciel
leur auoit donné plus d’apprehension que de mal,
& plus de menaces que de coups. Ainsi, Madame, les
François vous voyans sans enfans, auoient eu peur de
voir leur Estat partagé par la diuision : mais depuis
qu’ils ont veu naistre de leur Soleil, & de vous ce
ieune Monarque, qui dés le berceau a tiré de vous
les sentimens de la valeur, & de la pieté, ils n’apprehendent
plus rien que de n’auoir pas assez de capacité,
pour tesmoigner leur allegresse, & leur
obeyssance. C’est pourquoy ils vous supplient par
ma bouche, que si leurs paroles n’esgallent point
leurs affections, & leurs vœux, ils n’ayent autre
chastiment que celuy que les Indiens donnoient à
leurs Gymnosophistes, qui n’ayans pas rencontré
en leurs predictions, participoient à la bonne, ou
mauuaise fortune : eux de mesme contrains de se
taire, de crainte de dire trop peu sur ce suiect,
ils ayent cette faueur de participer à vostre felicité,
& que vous leur permettiés de se resioüir à la
veuë de cét enfant, né grand Roy, messager de leur
prosperité, & de prendre part à vostre ioye, comme
ils l’auoient prise à vos desplaisirs. Alors comme les
Israëlites à Debora, ils vous appelleront la gloire de
la Nation Françoise, & vous rendront les mesmes
honneurs que les Romains à la mere des Scipions,
pour auoir enfanté les Protecteurs de l’Empire.
 

FIN.