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Mazarinade n° A_2_1

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Anonyme [1649], APOLOGIE CVRIEVSE POVR LES IVSTES PROCEDVRES DV PARLEMENT DE PARIS Iusques au iour de la Conference. Et pour seruir de suppléement aux Motifs veritables. , françaisRéférence RIM : M0_99. Cote locale : A_2_1.


par Ferdinand Roy de Castille sur nos Roys.
 
Qui a chastié les Legats du sainct Siege qui venoient fulminer
des Interdits contre la France, comme celuy du Pape Boniface
sous le regne du Roy Philippes le Bel.
C’est le Parlement de Paris qui a puissamment deffendu les
droicts de l’Eglise Gallicane contre aucuns du Concile de
Trente qui les vouloient supprimer.
Sous le regne du Roy Henry le Grand & dans le temps de la
Ligue, le Roy d’Espagne fit proposer le mariage de l’Infante
Elizabeth sa fille auec vn Prince de la Maison de Lorraine, à
condition que ce Prince seroit reconnu Roy de France. Le Parlement
de Paris se roidit courageusement contre cette proposition,
& par vn Arrest solennel la rejetta, auec deffense à qui
que ce soit d’y entendre, comme tendante à oster la Couronne
au vray heritier d’icelle & s’emparer ainsi du Royaume.
Apres tant de preuues signalées de la fidelité du Parlement
de Paris, & de leurs iustes procedures pour la conseruation
des droicts de cette Couronne, & chastimens exemplaires
faits en execution de leurs Arrests contre les traistres
à l’Estat, & qui auoient intelligence auec les Ennemis de
la France, & tramé dans leurs conspirations. qui sera si
osé de mettre en auant, comme on a fait, de publier que
dans cette Illustre Compagnie il y en auoit qui conniuoient
auec les Espagnols & autres Ennemis de l’Estat, & que
pour ce sujet on auoit enleué le Roy hors de Paris pour le mettre
en plus grande seureté. Imposture manifeste qui se ruyne
d’elle-mesme, & est condamnée par l’Histoire de France qui a
si dignement escrit de l’integrité inuiolable de cet Auguste Senat,
que cela ferme la bouche à ses Ennemis mesmes & conuainque
les médisans d’imposture.
Il est bien plus à craindre de confier les grandes affaires d’vn
puissant Estat à vn Estranger ignorant aux maximes, aux Loix,
aux Coustumes & aux mœurs des peuples naturels : car outre
la hayne qu’il s’acquiert il doit estre tousiours suspect, non sans
raison, qu’en gouuernant les affaires plus importantes, & cognoissant
les forces ou la foiblesse & les mãquemens de l’Estat,
il ne les fasse cognoistre aux Princes desquels il estoit vassal,
qui estans ou deuenans Ennemys en tirent profit & prennent