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Mazarinade n° B_17_11

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Anonyme [1652], ADVIS SINCERE AVX BOVRGEOIS DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_543. Cote locale : B_17_11.


le sont seruis ces Ambitieux reuoltez, pour faire sentir à
toute la France les miseres qu’elle a depuis souffert. Ie sçay mesme
de science certaine le scanda le qu’en ont conceu les Nations
estrangeres, ie dis celles-là mesmes qui profitent le plus de nos
desordres, & pour nous renfermer dans le Royaume, à present
que vous estes deuenus les instrumens & le soustien de la rebellion,
ie vous puis protester auec verité, que vous estes en execration
à toute la France. Car par tout l’on vous tient ou pour
des meschans & des ennemis du Roy, ou bien pour des insensez
& des stupides, qui sous des pretextes imaginaires vous laissez tiranniser
(comme vous faites) iusques à la perte de vos biens & à
la desolation de vostre paїs. Vous serez conuaincus de cette verité,
si vous remarquez par auance, que toutes les vnions pretenduës
auec les autres Parlemens & auec les autres villes, s’aboutissent
comme vous voyez à vous voir tous seuls.
 
Cette Declaration ainsi expediée & scellée, fut publiée en
Parlement sans aucune modiffication, aussi n’y auoit-il pas lieu d’y
en apporter puisque c’estoient eux-mesmes, chose assez estrange,
qui l’auoient dressée & redigée par escrit : mais comme les autres
Compagnies auoient fait solliciter auprés du Roy qu’elle leur fust
adressée ; Ils voulurent aussi proceder & deliberer sur l’enregistremẽt
d’icelle, & faire voir par les modificatiõs qu’ils y apporterent,
qu’ils pouuoient nuire à l’Estat & aux affaires du Roy, aussi bien
que le Parlement. Cette Declaration ne sembloit point estre la
matiere d’vne deliberation, puis que c’estoit vn assemblage & vne
compilation des choses resoluës dans la Chambre de S. Louis par
les Deputez de toutes les Compagnies. Neantmoins l’vne d’icelles
ordonna par l’Arrest d’enregistrement quil ne pourroit estre
faitaucun prest ou auance sur les reuenus du Roy, & fit deffences
à toutes personnes de l’entreprendre, sur peine de la vie.
Le Roy en suitte deferant aux prieres & aux supplications tres-instãtes
que vous luy auiez fait, estoit reuenu à Paris le dernier iour
d’Octobre ; aprés auoir satisfait aux pretentions d’vn chacun, aux
despens de ses reuenus & de son authorité ; Il se proposoit de restablir
ses affaires & de mettre ordre aux fonds necessaires pour le
soustien de l’Estat, afin de faire subsister les Trouppes en quartier
d’hiuer, faire les recreuës necessaires, pouruoir aux despences de
la Marine, Artillerie, Galleres, pain de munition, & autres, les
reuenus de l’année qui s’en alloit experiante estoient consommez ;
en sorte que toutes ces despences se deuoient necessairement