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Mazarinade n° C_3_49

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Sipois, Cermier de (P. A. N.) [signé] [1649], LETTRE DV SIEVR CERMIER DE SIPOIS, A MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS. SVR LES DEFFIANCES DE de quelques particuliers touchant la Paix. , français, latinRéférence RIM : M0_2198. Cote locale : C_3_49.


qui se trouuant estourdy d’vne si grande défaite, n’a plus
plus ne pied, ne mains, ou pour courir, ou pour defendre.
 
Tout est massacré, de sorte que à peine de six mille en
eschappent trois cens. Mais les Gantois auront bien-tost
leur retour : au bruit de cette nouuelle, les voila autant
effrayez comme le Comte esleué pour poursuiure la pointe
de sa victoire, voyant le chemin frayé pour acheuer le
reste selon son dessein. En ce desarroy les Gantois elisent
vn autre chef, Philippe d’Arteuelle, qui leur conseille
de s’humilier enuers leur Comte, & luy demander
pardon. Ils s’y resoluent, ayans pour principale conseillere
la necessité. Ils supplient donc leur Comte d’auoir
pitié du sang de ses Sujets qui soûmettoient leurs vies &
leurs biens à sa misericorde pour en faire à son plaisir,
leur pardonnant ou leur permettans de se retirer ailleurs
en abandonnant le païs de leur naissance, ou pour vn
bannissement perpetuel ou limité ; seulement qu’il luy
plût leurs donner la vie. Le Comte se roidit contr’eux
d’vne telle colere, qu’ils ne pûrent tirer d’autre parole de
luy, sinon, que tout sorte de la ville, hommes & femmes
au dessus de 15. ans, pieds & testes nuës, la hart au col se
soûmettans à sa misericorde, & que s’estans mis en cet
estat, il aduiseroit à ce qu’il auroit à faire. Le peuple de
Gand voyant l’ardeur du feu de ce courroux, & n’estimant
plus auoir moyen de l’esteindre, se resout par le conseil
de Philippes d’Arteuelle son chef, en vne si extréme
necessité dejoüer à quitte ou à double, & n’esperer salut
qu’au desespoir ; des deux maux estant bien le moindre,
de mourir courageusement les armes au poing en
defendant la liberté de la Patrie, & se defendant contre
l’iniuste violance d’vn homme inexorable, qu’apres auoir
vû violer femmes & enfans, ou suruiure à son malheur,
ou estre sans defense tuez, assommez & massacrez comme
des chiens à la mercy d’vn si cruel & inexorable ennemy.
L’éuenement ou plustost Dieu Protecteur des