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Mazarinade n° A_2_46

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Anonyme [1649], DISCOVRS SVR L’ENTREVEVE DV CARDINAL MAZARIN, ET DE MONSIEVR d’Hocquincour, Gouuerneur de PERONNE. , françaisRéférence RIM : M0_1145. Cote locale : A_2_46.


offroit de venir auec pareil nombre. Il accepta la
condition, & s’aborderent en cet estat, ils se saluerent
ciuilement sans descendre de cheual, & s’entretinrent
quelque temps de parolles generalles : puis
pour venir au veritable suiet de l’entreueuë, se tirerent
à part, n’estans suiuis chacun que de deux de
leurs amis. Ainsi Louys XI, & les Roys Edoüard
d’Angleterre, & Henry de Castille s’entreuirent à
Pequigny, & à Heurtebise pour composer les differends
qui estoient entre eux & y remettre la paix &
la confiance.
 
Considerez la presomption du Cardinal Mazarin,
ses mauuais desseins contre Monsieur d’Hocquincour
viennent d’estre descouuerts, & en ce mesme
moment qu’ils ont esté rendus inutils, il trauaille à le
surprendre par de nouuelles sourbes : Mais plutost
faites cette reflexion que lors qu’il a vne fois resolu
la perte de quelqu’vn, il ne reuient iamais, & ne change
que de moyens pour y paruenir ; Paris qu’il a voulu
faire perir, doit profiter de cette maxime. Remarqués,
ie vous prie, dans cet entretien auec combien
d’artifice il tasche de s’insinuer dans l’esprit de
Monsieur d’Hocquincour. Il commence par vne solemnelle
& authentique Declaration qu’il n’y a point
de Prince dans l’Europe auquel il voulust faire tant
d’auances : il adiouste qu’il a eu de la peine à y faire
consentir la Reyne, qu’il ne doute pas (& i’auouë
qu’il a raison de le dire) que la France trouuera estrange
cet abbouchement d’vn premier Ministre
auec vn gouuerneur de place, que ses ennemis
prendront vn nouueau suiet de censurer sa conduite :
mais qu’enfin la passion qu’il a de meriter son amitié
l’emporte sur toutes ces considerations, & que le preiudice
qu’en recoit l’authorité Royalle ne sera que
trop reparé pourueu qu’il l’obtienne, qu’il n’espargnera