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Mazarinade n° C_4_38_03

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Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. TROISIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_03.



Tout ainsi que son Pere il aymera la Paix,
Sus donc, benissons le, & l’aymons à iamais.
 
 
Voicy vn autre bruict qui nous vint interrompre,
C’estoit deux porteurs d’eau, au moins si ie me trompe ;
Ils auoient des crochets pour accrocher leurs sceaux ;
Et ie vis contre terre à chacun leurs cerceaux.
Ils auoient beu du vin plus qu’à l’accoustumée,
Et mesme du tabac auallé la fumée.
C’estoit vn passe-temps de les voir disputer ?
Puis tous deux aux oreilles se vindrent chucheter.
L’vn dit, tu as menty, prends bien garde Baptiste
A ce que tu diras ; Tu es Mazariniste ?
Ta femme me la dit à quatre heures au matin ?
Si elle t’a dit cela ? elle est vne putin.
Ie luy vay demander ? Aussi-tost mon galland,
D’aller trouuer Toynon, se monstre vigilant.
Vien-ça, double putain, as-tu dit à Baptiste,
Que i’estois, comme luy, aussi Mazariniste ?
Hé bon Dieu, mon mary, nenny, respondit elle.
Aussi-tost ces deux cy soustiennent leur querelle.
Les sangles & crochets commence le combat,
Le mary de Toynon son ennemy abbat.
Cecy durant long temps, se frappant de furie
Ie croyois bien de voir entre eux quelque tuerie ;
Mais l’on les mist d’accord pour se faire penser,
Ne se treuuant aucun pour les recompenser
De penibles trauaux soufferts en cette guerre,
Ny du sang qu’ils auoient respandu fur la terre.
 

A PARIS,
De l’imprimerie de la Veufue d’ANTHOINE COVLON, ruë d’Escosse,
aux trois Cramailleres.