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Mazarinade n° D_1_23

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Pontac,? de [signé] [1650], LES REMONSTRANCES DV PARLEMENT DE BORDEAVX, FAITES AV ROY ET A LA REYNE REGENTE, SVIVANT LA COPPIE PRESENTEE au Parlement de Paris par Messieurs de Gourgue President, Monjon, Guyonnet & Voisin, Conseillers & Deputez du Parlement de Bordeaux, le 3. Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_3338. Cote locale : D_1_23.


flotte dans nos ports, dans laquelle M. le Card. par vne trop
auide affectation à le proteger, fit venir vn vaisseau qui portoit
le nom de Iule, qui est le sien, remplissant la mer de mesme que
la terre de la soudaine & outrageuse authorité dont il abuse, &
laquelle il vsurpe contre le bien & le repos de vos peuples.
 
Le Duc d’Espernon, auec tous les mauuais principes de
haine & de vengeance, dont son ame estoit imbeuë, n’eust iamais
esté si hardy de violer cette paix tout seul, il n’en fust iamais
venu à bout, il y eust succombé, comme il a fait, mais auec
plus de honte & auec des marques d’vne plus grande foiblesse, il
n’y auoit que la seule authorité de M. le Card. dans l’Estat, qui
eust pû, ny voulu faire reuenir de la Catalogne, & de la Picardie,
comme il le pratique encores à present, les trouppes qui
estoient si necessaires à la deffence de ces pays-là, & de ces frontieres,
pour nous venir surprendre, & pour nous esgorger au
preiudice de cette paix scellée huict iours auant qu’elle ne fust
enuoyee par ses ordres au Duc d’Espernon qui l’auoit dans la
poche alors, que contre le droit des gens par vne lascheté iniurieuse
à la parole & à la foy de Vostre Maiesté, & par vne deliberation
concertee, on attaqua nos ports & nos faux-bourgs par
mer & par terre, on massacra tant d hommes & on brusla tant de
bastimens qu’on n’auoit pas ozé approcher lors que nous auions
la liberté de nous deffendre.
Monsieur le Mareschal de Prassin, qui eust eu dans vn autre siecle
plus de liberté pour l’exercice de sa vertu, ayant proposé à
Blaye à nos Commissaires des articles de paix, dont il estoit demeuré
d’accord auec eux, laissa eschapper de sa memoire le souuenir
des conferences, & ne voulut iamais conclurre ce qui
auoit esté deliberé sur les aduis qu’il eut de M. le Card. que nous
estions conduits au dernier periode de nos fortunes & de nos
vies. La posterité verra doncques, SIRE, que dans vostre minorité
& sur le point que nous venions de chanter vn Te Deum
pour l’obtention de cette paix, & d’allumer vn feu de ioye public,
pour remercier Dieu de la grace qu’il auoit plû à Vostre
Maiesté accorder à cette. Prouince & à cette ville, nous fusmes
obligez de celebrer les funerailles de nos concitoyens esgorgez
à nos portes en mesme temps, & de voir auec le sieur Aluimar