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Mazarinade n° B_4_3

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Orandre, sieur d' / Dubosc-Montandré, Claude [?] [[s. d.]], LE DEPOSITAIRE DES SECRETS DE L’ETAT, DESCOVVRANT AV PVBLIC, I. Les raisons pour lesquelles la Reyne ne fait entrer dans le Conseil, que des Ministres Estrangers. II. Les raisons pour lesquelles la Reyne ne veut point venir à Paris, quoy qu’elle le puisse sans aucun obstacle. III. Les raisons pour lesquelles la Paix domestique ne peut point estre concluë, sans la generalle; & pour lesquelles la Reyne ne veut point la generalle. IV. Les raisons pour lesquelles le Conseil du Roy tombe en des manquements déplorables; & qui marquent vn sens reprouué. V. Et que Paris ne peut point esperer la Paix, à moins qu’il ne la fasse luy mesme en se declarant pour les Princes. Par le Sieur D’ORANDRE. , françaisRéférence RIM : M0_1006. Cote locale : B_4_3.


que trop manifestement, que Dieu poursuiuoit à
main armee ces infracteurs des loix ; & le dessein
qu’ils auoient de faire passer le Pere des peuples dans
Paris au trauers du sang & du carnage ; ne fut-il pas
échangé par vn reuers de la Prouidence, en vne deplorable
defaite de leurs Troupes qu’vne poignée de
trois cents braues commandez par vn Gedeon taillerent
en plate couture : Faut il parler de cette belle
equipée des Papetiers qui parut la sepmaine passee
& s’esuanoüit en mesme iour dans le Palais Royal.
 
Tu peux bien remarquer dans cette occasion, pauure
Parisien ? que la Reine ne craint & ne haït rien
tant que la Paix : tu peux prejuger de ce petit esclat
qu’elle ne veut que l’incendie de ta Ville, & qu’elle
voudroit bien porter la solitude dans l’enceinte de
tes murailles : lors qu’elle parle de te rembrasser elle
fait eguiser des couteaux pour te faire esgorger : Ouure
les yeux aux belles lumieres que le Ciel te donne
pour te faire voir l’iniustice de son party : Considere
que sa Politique estant conduite par des Estrangers,
ne peut qu’elle ne soit contraire à la candeur de ton
genie : Regarde que tous les succez ont dementy
l’aparence de ses belles intentions, & que le Ciel en
faisant honteusement auorter toutes ses entreprises,
n’a iamais voulu qu’on le crut complice de pas vne
de ses menees : Tu veux bien le Roy : tout le monde
veut ; pourquoy te le refuse t’elle ? A-t’elle sujet de
te craindre : tu n’en veux qu’à ceux qui la possedent :