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Mazarinade n° B_17_15

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M. B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. [1652], LE IVGEMENT RENDV SVR LE PLAIDOYÉ de l’Autheur DE LA VERITÉ TOVTE NVE, ET L’AVOCAT GENERAL partie Aduerse. Par M B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. , françaisRéférence RIM : M0_1775. Cote locale : B_17_15.


page 4. & suiuantes, n’est que trop veritable ; mais laquelle
a esté suffisamment exposée par le mesme Escrit du
Remede aux Malheurs de l’Estat. sans que pour cela on y ait
apporté aucun remede. Mais que sert à nostre Autheur, qui
semble tant homme de bien, d’exposer les noms de ceux qui
peut estre ne sont que trop coulpables ? ils les falloit rechercher
& punir selon les formes de Iustice, plustost que par vn
Escrit qui ne produit rien qu’vne detraction inutile. Les saints
Euangelistes ont bien cotté en plusieurs endroits les pecheurs
& pecheresses, à qui nostre Seigneur a donné son pardon ;
mais ils se sont bien gardez de les nommer, ny de les
déchifrer comme fait nostre Escriuain : ce n’est point que i’en
connoisse vn seul.
 
Or quant à la Reine, qu’il excuse, ie le veux ; mais puis
qu’elle auoit la disposition des Finances par sa Regence, falloit-il
permettre aux vns & aux autres, nommément au Cardinal
Mazarin, (puis que l’Autheur ne l’espargne point en
cét endroit) de disposer des Finances sans connoissance de
cause ? on n’a deu, ny peu auec raison luy celer. Or cela
estant, ou quelle l’ait negligé, ou quelle en ait eu la connoissance,
elle ne sera pas moins coulpable que ceux qui en ont
abusé. Ie veux croire au reste que le trafic du Mazarin est sans
pareil, & contre les Loix de iustice diuine & humaine ; puis
que toute la France le croit ainsi : mais accuser le Parlement
de lascheté en ce fait, de n’auoir point fait de Remonstrance
au Roy, est ce remedier au mal passé ou à venir ? Ie veux
qu’il deut parler plustost, pour preuenir vn plus grand mal :
mais il a peu se taire par respect, iusques au temps qu’il y fut
contraint par l’extréme necessité. Ie veux que leur interest
les a porté à chercher le remede, cela est-il contre la raison ;
particulierement lors que l’interest de tout l’Estat y est enclos ?
Falloit-il qu’il laschast la bride aux extorsions enormes
sans les arrester ? ou pour le moins sans y faire quelques
efforts contraires, à cause qu’il ne s’en estoit pas plaint plustost ?
Que cét Autheur n’expose t’il les moyens qu’il y falloit
apporter autres que celuy qu’on a entrepris en s’y opposant ?
Il estalle luy mesme les horribles débordemens de ceux qui