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Mazarinade n° B_19_51

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L. S. C. C. A. P. D. A. [signé] [1652], LE FIDELLE INTERESSÉ. Par L. S. C. C. A. P. D. A. , françaisRéférence RIM : M0_1388. Cote locale : B_19_51.


Monarque independant l’a honoré en l’éleuant au dessus
des autres hommes, qu’il a sousmis à son obeïssance, & luy
mesprise son Dieu persecutant les pauures.
 
Chapitre 6.
La premiere peine des Princes qui sont cruels enuers
leurs subjets, est la pauureté. La seconde est la diminution
ou la perte de leur authorité & de leurs Estats ; car les subjets
les fuyent, & il arriue par vn iuste iugement de Dieu,
que ceux qui veulent auoir plus qu’il ne leur est deu, n’ont
pas mesme souuent ce qui leur appartient : d’où vient que
Roboan fils de Salomon, voulant appesantir le ioug des
enfans d’Israël, dix Tributs en vn iour se retirerent de son
obeïssance, comme il est porté dans le 3. liu. des Rois. C. 12.
La 3. est, qu’ils sont accablez par de plus puissans, Dieu
voulant qu’ils soient accablez par de plus forts, apres qu’ils
ont opprimé ceux qui estoient plus foibles qu’eux, selon
qu’il est dit au Pseaume 97. La 4. sont de grands supplices
qu’ils souffriront dans l’autre monde. Ils meritent de
grands chastimens, & d’estre mesurez à l’aune, à laquelle
ils ont mesuré les autres : C’est pourquoy, qu’ils ne croyent
pas que Dieu exerce sur eux sa misericorde, & qu’il aye
pitié d’eux, puis qu’ils n’en ont point eu de leurs subjets, &
ne leur ont pas mesme fait iustice. Aussi est-il dit dans la
sagesse chap. 6. Rois vous connoistrez bien tost que ceux
qui ont commandé seront iugez bien rigoureusement : les
plus grands souffriront les plus grands supplices, car Dieu
n’aura esgard à personne ; luy qui est le souuerain des Monarques,
ne redoutera la grandeur de qui que ce soit.
C’est luy qui fait les grands & les petits, & qui a soin
d’eux tous esgalement. La 5. peine est la perte du Paradis,
la folie des Grands de ce monde est extréme, qui ayant
receu de Dieu des richesses en abondance, ne songent
plus à luy, comme s’il n’auoit plus rien à donner ; parce
qu’il les a plus auantagez, ils se soucient moins de luy ; &
à cause qu’ils ont plus de terre que les autres, ils font bien
moins de cas du ciel, &c.

FIN.