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Mazarinade n° B_19_51

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L. S. C. C. A. P. D. A. [signé] [1652], LE FIDELLE INTERESSÉ. Par L. S. C. C. A. P. D. A. , françaisRéférence RIM : M0_1388. Cote locale : B_19_51.


& les desirs de vengeance qu’ils luy ont inspiré.
 
Voicy pourtant vne occasion fauorable pour nous
reünir ; on chasse l’Autheur principal de nos desordres ;
nostre Prince nous fait iustice, & rend le calme à ses
Estats. Voicy le moyen d’embrasser la Paix, & de tesmoigner
en mesme temps le zele que nous auons pour
nostre Monarque, & pour nostre patrie ; l’ettons nous
aux pieds de sa Majesté, rendons luy grace de cét acte
signalé de Iustice, allons luy protester vne eternelle obeïssance,
& l’asseurer d’vne inuiolable fidelité ? Prions-le de
ne songer plus à nos desordres, & taschons nous mesmes
d’oublier nos calamitez. Pardonnons à nos tyrans, donnons-leur
vn exemple d’vne loüable moderation, & n’escoutons
plus les boute feux qui nous iettent dans la discorde.
Preferons le bon-heur de l’Estat, le repos de nostre
Patrie & le salut du Peuple à nos auantages particuliers,
à nos fortunes & à nos propres vies. Souuenons-nous que
nous sommes sousmis aux puissances temporelles, qu’elles
sont establies de Dieu pour nous gouuerner, & que nous
ne pouuons valablement nous dispenser de la fidelité que
nous leur auons iurée. Sur tout, prions cette supréme Majesté
qu’elle les fasse souuenir de ce qu’elles nous doiuent
reciproquement, & qu’elle leur inspire des sentimens de
tendresse & d’amour pour leurs Peuples.
Ceux qui sont auprés des Souuerains, & se meslent de
gouuerner les Estats, veulent ordinairement leur persuader
qu’ils sont maistres des vies & des biens de leurs subjets,
& qu’ils peuuent sans iniustice en disposer à leur gré ;
ce qui n’est pas absolument veritable, comme plusieurs
ont desia remarqué : mais parce que ces mauuais Conseillers
s’imaginent qu’ils ne sont pas obligez de donner
creance à de nouueaux Autheurs, & qu’ils me rebuteroient
asseurément comme les autres, ie leur veux mettre
en teste vn Docteur Angelique, & luy faire dire en François
ce qu’il a escrit en Latin il y a prés de 400. ans. Ils auroient
bien de la peine à nous peasuader qu’ils sont plus