[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_4_18

Image de la page

Dubosc-Montandré, Claude [?] [1651 [?]], L’APOCALYPSE DE L’ESTAT, FAISANT VOIR, I. Le Paraelle de l’attachement que la Reyne a pour le Mazarin, auec l’attachement que Brunehaut auoit pour Proclaïde, & Catherine de Medicis pour vn certain Gondy. II. Que l’attachement de la Reyne pour le Mazarin est criminel d’Estat. III. Que ce mesme attachement donne fondement à toute sorte de soupçon. IV. Que par cet attachement la Reyne fait voir qu’elle ayme plus Mazarin que son Fils. V. Que par cet attachement la Reyne dispose toutes choses à vn changement d’Estat, ou à l’establissement d’vne tyrannie qui sera sans exemple. , françaisRéférence RIM : M0_98. Cote locale : B_4_18.



Si la Reyne ne peut point abandonner la presence
de son Mazarin, elle n’a qu’à se retirer auec
luy : qu’elle le suiue dans l’Allemagne, dans l’Italie,
dans l’Espagne, & par tout où il luy plaira,
pourueu qu’elle descharge la France du plus insuportable
de tous les iougs, & qu’elle nous oste de
deuant les yeux, le plus horrible de tous les obiets.
Mais de pretendre que nous captiuerons toutes
nos inclinations pour les rendre esclaues de la
sienne ; & que nous aurons autant de complaisance
qu’elle en a pour le bonheur de ce faquin,
autrefois le Rufien de toutes les coureuses d’Italie ;
C’est ce qu’elle ne peut pas : & pour luy porter la
parole que le hardy Sceuola porta iadis à Porsenna
Roy de Toscane, lors qu’il assiegeoit les Romains,
pour venger la querelle des Parquins ; ie
luy proteste, que quand bien nostre mauuais destin
luy feroit trouuer vne porte pour entrer dans
Paris, il est encore trois cents Braues qui s’en iroiẽt
le luy poignarder entre les bras, pour le sacrifier
dans le plus fort de ses feux, à la vengence publique ;
& luy faire voir par l’execution de ce noble
attentat, que les Souuerains ne sont independants,
que parce que les subiets se tiennent volontaire
ment dans la soumission.
Respect bas : l’ayme ; le protege qui voudra,
qui que ce soit, c’est nostre ennemy :
c’est à luy que nous en voulons, le ioug nous
lasse ; la tyrannie nous rebute ; le desespoir nous
emporte ; la fureur nous maistrise, On en veut