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Mazarinade n° B_4_8

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.


de pensée. Par vn mal-heur deplorable à la France,
ce Sainct Roy ayant esté pris des Sarrasins en la Palestine,
la Regente en fut d’autant plus sensiblement
touchée, qu’elle aymoit son fils plus que toutes les
meres du monde n’ayment leurs enfans, & encore
non pas tant pour ce qu’il estoit son fils, que pour ce
qu’il estoit parfait. Aussi la violence de sa douleur la
conduisit bien-tost au tombeau, n’ayant pas voulu
suruiure à la captiuité de son fils, qu’elle estimoit digne
d’vn meilleur sort que celuy que la prouidence
luy faisoit souffrir. La nouuelle de cette mort fut
portée à S. Louys vn peu de temps apres sa deliurance
par le Cardinal de Rome Legat du Pape à la Terre-Saincte,
& apres auoir tesmoigné d’abord au recit
de cette nouuelle les sentimens veritables d’vn bõ fils
vers vne si bonne mere ; il parla en Sainct, & agist en
Chrestien ; s’estant ietté à genoux il dist ces pitoyables
paroles. Ie vous rends graces (ô mon Dieu !) de ce
qu’il vous a pleu de me prester Madame ma tres-chere
mere, iusques en ce temps. Il est vray que ie l’aymois
plus que toutes les choses du monde, comme elle le
meritoit aussi : mais puis que vous me l’aués ostée, vostre
Sainct nom soit beny. Il auoit receu peu auparauant
vn puissant secours d’hommes & de deniers que la
Regente, qui n’auoit point encore perdu le cœur
dans cette consternation publique luy auoit enuoyé,
& qui luy seruit depuis pour le renfort de son armée,
& pour le payement de sa rançon. Mais comme les
affaires ne paroissent iamais de loin ce qu’elles sont
de prés, pour haster le secours, & preuenir son retour,