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Mazarinade n° B_4_8

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.


Elle eut de Philippes le Bel trois fils egalement
beaus comme luy, & sages comme elle. Dans les diuers
voyages que la necessité de ses affaires l’obligerent
de faire en Flandres, & hors des frontieres de son
Estat, il establist tousiours en sa place la Reyne Ieãne
sa femme Regente du Royaume, où elle fit regner
par sa bonne conduite l’abondance auec la paix. Vn
seul deplaisir trauersa son bon-heur. Ce fut de voir
le deshoneur dans sa maison, & ses trois fils honteusement
deshonorés par l’incontinence de leurs femmes,
lesquelles estans surprises dans l’action mesme
de leur crime, ne peurent nier qu’elles ne fussent coupables.
Aussi l’vn des premiers soins de cette Reyne,
& des plus importans emplois de son ame en cette affaire,
fut de chastier seuerement les corrupteurs de ses
brus, & leur donner à elles-mesmes les grilles pour
prisons, & des Monasteres pour leurs supplices. Peu
apres, sçauoir en l’an mille deux cẽts nonante-quatre
le Roy Philippes le Bel estant au bois de Vincennes,
ordonna que la Reine Ieanne son espouse seroit Regente
du Royaume, & tutrice de ses enfans, tãt qu’elle
demeureroit en viduité, & luy substitua en cette
charge Charles de France Comte de Blois son frere,
voulãt qu’il obeïst immediatement à la Reyne seule,
& qu’il commandast absolument au reste du Royaume,
comme associé à la Regence. Mais cette volonté
du Roy n’eut point d’effet, dautant que le Roy reuint
en santé, & la Reyne mourut auparauant son
mari, asses heureuse d’auoir eu l’honneur de la Regence,
sans en auoir les peines.
 
Testament de
Philippes le
Bel.
Belle-Forest.