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Mazarinade n° A_3_69

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D. VV. [?] [1649 [?]], LE HERAVLT FRANCOIS. OV Le Paranymphe de Monsieur le Mareschal de la Mothe-Houdancour, Duc de Cardone, &c. Publiant les Batailles qu’il a données en Italie & Catalogne, auec les memorables actions de sa vie. SECONDE PARTIE. , françaisRéférence RIM : M0_1624. Cote locale : A_3_69.


le dessein de ces Generaux ennemis. Il alla donc camper à Ville-Franche,
& retrancha ce poste si puissamment, qu’ayant tenu toutes
les forces ennemies en eschec, iusques à la prise de Perpignan, il obligea
le Prince de Toscane, qui s’estoit approché de Barcelone, auec
vne belle armée de mer, à leuer les voiles, & se retirer.
 
Cela fit que le Roy d’Espagne voyant tant de belles armées ruinées,
sous la conduite de ses Generaux, resolut de faire luy-mesme la
guerre, & ne proietta rien moins que d’emporter dans la fin de cette
campagne, toute la Catalogne & le Roussillon. Ce dessein auoit besoin
de forces extraordinaires : Il fit aussi tirer les estendars des ordres
des Eglises de Sainct Iacques de Salamanque, de Calatraua, & d’Alcantara,
fit conduire à Fragues quarante pieces de canon, enuoya par
tout de nouuelles commissions ; & mit sous les ordres du Marquis de
Leganez, vne armée la plus nombreuse que l’Espagne ait veuë depuis
les Maures de Grenade.
Ce Mareschal apprehendant que tant de forces ne fondissent sur
luy tout d’vn coup, fit son possible pour combatre le Marquis de Terracuse,
auant qu’il eut ioint le Marquis de Leganéz ; mais sa diligence
n’ayant rien seruy pour empescher cette ionction, il tascha de conseruer
la ville de Lerida, sur laquelle il preuoyoit bien que cette grosse
nuée alloit tomber. La confiance qu’il auoit en la bonté de ses trouppes
& en vn poste auantageux, qu’il occupoit, le firent donc resoudre
d’attendre auec douze mille hommes, le choc d’vne armée trois fois
plus forte, de laquelle il fut attaqué le 7. d’Octobre, à la veuë de la
ville de Lerida.
Le combat fut grand, long & opiniastré iusques au bout, la prise
de deux de nos canons & nostre aile droite esbranlée par la furieuse
attaque de l’Auant-garde, composée de la Noblesse volontaire d’Espagne,
des Escadrons des Ordres, & de deux mille cuirasses que
quatre mille fantasins appuyoient, faisoient pancher la victoire du
costé des Ennemis, lors que ce Mareschal donnant auec fureur &
grande conduite, l’aquit à la France par vne valeur qui sembla tenir
du miracle. Ie ne décriray point icy cette furieuse bataille qui mit
le Roy d’Espagne en danger de voir sa personne entre les mains de ses
Ennemis. Ie laisseray faire cét office aux plumes estrangeres qui ne
sont point suspectes en cette rencontre, & me contenteray d’inserer
icy ce qu’en dit Victorio au second volume de son Mercure, Liure
troisiéme : voicy les mots dont il se sert.
Il Motta ché d’ala sinistra ributato haueua con grand ualore. Il feroce