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Mazarinade n° C_5_58

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Boyer, Paul / sieur du Petit Puy [?] (P. B. E. [signé]) [1649], L’IMAGE DV SOVVERAIN OV L’ILLVSTRE PORTRAICT DES DIVINITEZ MORTELLES : OV IL EST TRAITÉ Contre l’opinion des Libertins du Siecle. Dedié à sa Majesté par P. B. E. Rex verò lætabitur in Dec, laudabuntur omnes qui iurant in eo; quia obstructum est os loquentium iniqua. , françaisRéférence RIM : M0_1684. Cote locale : C_5_58.


actions des Princes doiuent estre preferées à toutes celles du
reste des creatures. Iugement sans misericorde sera fait à
ceux qui n’en font pas aux autres. Iob montre qu’au iugement
de Dieu nul ne peut estre iustifié que par sa clemence.
Iesus-Christ ne fust pas enuoyé de son Pere pour iuger le
monde, mais bien pour les sauuer de la damnation eternelle.
La Loy deffend de iuger d’vne personne sans en auoir vne
parfaicte connoissance° : Et nous voudrions apres cela iuger
des actions de ceux de qui nous dependons absolument, &
qui nous ont esté donnez pour iuger des nostres.
 
Exod 18.
1. Sam. 7.
1. Rois. 3.
2. Sam. 8.
Iug. 3.
Eccles. 8.
Eccles. 8.
Eccles. 18.
Sam. 8. 9.
& 10.
Exod. 22.
Act. 23.
Baruch 2.
Deut. 17.
Prou. 29.
Exod. 23.
Deut. 17.
Math. 5.
Rom. 14.
Iacq 2,
Iob 9.
Iean 3.
Iean 7.
Considerons encore de grace pour finir, de quelle reuerence
il nous faut vser en parlant de leur personne. Si saint Pierre
en sa deuxiéme Epistre nous commande de nous exercer en
grande reuerence és sainctes conuersations, les vns les autres° ;
que ne deuons nous pas faire pour nos Roys, & pour des personnes
que Dieu a voulu luy mesme éleuer au plus haut faiste
des dignitez terrestres, & leur donner encore de plus la qualité
de Lieutenans de sa saincte & sacrée personne° ? Si nous
leur deuons obeyr, les honorer, & leur estre subjets en toutes
choses, de quelle reuerence ne deuons nous pas vser en parlant
de leur personne° ? Si l’on les doit aimer & n’en point médire
en aucune sorte ? S’il nous faut prier pour eux, sur peine
de pecher mortellement : s’il nous faut payer le tribut qu’on
leur doit, de crainte d’encourre leur disgrace° : si nous sommes
obligez de leur porter vn grand respect, & s’il ne nous est pas
permis d’en murmurer en façon quelconque° ; de grace, de
quelle reuerence nous faut-il vser en parlant de leur personne° ?
Si leur cœur est en la main de Dieu : s’ils ont esté ordonnez
Ministre de ce Tout-puissant, & s’il se faut garder de leur indignation,
comme d’vne chose bien dangereuse, ne sommes
nous pas obligez de parler d’eux auec vne grande reuerence.
Si Dieu nous les a voulu donner pour nous punir du crime que
nous auons commis, d’auoir abandonné sa domination pour
nous mettre sous la protection des hommes, s’ils peuuent faire
tout ce qu’il leur plaira, & qu’ils ayent droit de nous traitter
comme si nous estions des esclaues, auec quel respect ne deuons-nous
pas discourir de ces Princes du monde ? S’ils peuuent
disposer de nous, de nos enfans, de nos biens, & de nos