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Mazarinade n° C_5_58

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Boyer, Paul / sieur du Petit Puy [?] (P. B. E. [signé]) [1649], L’IMAGE DV SOVVERAIN OV L’ILLVSTRE PORTRAICT DES DIVINITEZ MORTELLES : OV IL EST TRAITÉ Contre l’opinion des Libertins du Siecle. Dedié à sa Majesté par P. B. E. Rex verò lætabitur in Dec, laudabuntur omnes qui iurant in eo; quia obstructum est os loquentium iniqua. , françaisRéférence RIM : M0_1684. Cote locale : C_5_58.


comme ie fais, s’ils manquent à vous estre bons & misericordieux
comme moy, s’ils manquent à vous traitter comme
ie vous traite, & s’ils abusent de la puissance que ie
leur ay donnée, non plus que des graces que ie leur ay
faites, ie vous permets de les induire à la raison, par vn
nombre infiny de supplications & de requestes° ; & si par vn
effet de leur reprobation ils ne veulent pas escouter les
prieres que vous leur ferez en mon nom, ie ne manqueray
pas moy mesmes de vous venger apres ce refus, ou bien
de les en chastier au iour de la vengeance mesme° ; parce
que c’est vn priuilege special que ie me suis reserué, depuis
le cõmencement des siecles. Ie vous les ay dõnez pour vous
edifier, & non pas pour vous destruire. Le Prince méchant
aura des seruiteurs & des Officiers de mesme nature : ils receurõt
leur salaire selon leur propre merite. A mos leur apprendra
de quelle façon ie traitte les Princes qui oppressent
mes peuples. Et mes Prophetes leur enseigneront
combien ie deteste la tyrannie ; qu’ils ne s’abusent pas en
cela, car s’ils negligent de suiure le chemin que ie leur ay
monstré, & s’ils ne songent à m’imiter en tout ce qu’il leur
sera possible, ie ne leur pardonneray non plus que s’ils
estoient issus de la lie du peuple. N’en fis je pas consommer
deux de ceux qu’Ochosias huictiesme Roy d’Israël
enuoyoit à mon Prophete Helie, par le feu du Ciel que ie
fis descẽdre sur ces impies ? N’en fis-je pas massacrer & puis
pendre cinq, qui s’estoient cachez dans la cauerne, par mes
Israëlites° ? Ne fis-je pas estrangler le Roy de Haï, & brûler
sa ville apres que mon bien-aymé Iosué l’eust prise° ? Ne
fis-je pas massacrer le Roy d’Israël par son seruiteur Zamri,
pour s’estre enyuré, & pour n’auoir pas voulu suiure mes
ordres° ? N’ay-je pas reprouué Saül pour m’auoir esté desobeïssant° ?
N’ay-je pas dissipé le Royaume des Israëlites,
à cause de leurs pechez ? N’ay-je pas destruit celuy de Iuda
pour auoir commis vn mesme crime° ? Et finalement Ieroboam
ne fut-il pas menacé d’vne mort horrible, pour n’auoir
pas voulu obeïr à ma saincte parole° ? Puis que ie les
change souuent à cause des pechez du peuple, que ne
dois-je pas faire pour les leurs propres. Mais pour vous