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Mazarinade n° C_5_58

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Boyer, Paul / sieur du Petit Puy [?] (P. B. E. [signé]) [1649], L’IMAGE DV SOVVERAIN OV L’ILLVSTRE PORTRAICT DES DIVINITEZ MORTELLES : OV IL EST TRAITÉ Contre l’opinion des Libertins du Siecle. Dedié à sa Majesté par P. B. E. Rex verò lætabitur in Dec, laudabuntur omnes qui iurant in eo; quia obstructum est os loquentium iniqua. , françaisRéférence RIM : M0_1684. Cote locale : C_5_58.


Iuge d’Israël, au rapport de Iosué, fit proclamer par toute
l’estenduë de sa Iurisdiction, que celuy qui pourroit prendre
la ville de Cariath-Sepher, au domaine de Iuda, auroit
sa fille Axa en mariage. Ce qui obligea Othoniel à l’assieger
& à la prendre, pour auoir ce beau loyer qu’on luy promettoit,
& pour s’acquerir par mesme moyen la dignité
de son beau pere. Nous auons encore vn pareil exemple
au Liure des Roys en la personne du Prophete Royal Dauid.
Ce petit Bergerot ayant ouy dire que Saul vouloit
donner sa fille Michol à celuy qui defferoit Goliath,
Geant d’vne grandeur prodigieuse, prend Dieu pour son
second, arme sa fronde, combat Goliath & le défait, pour
auoir la fille & le Sceptre. Cet illustre Monarque proposa
vn prix de grande importance à celuy qui luy porteroit la
teste d’Hiebusée. Ioab, Colonel de l’armée de ce mesme
Prince, ne fut-il pas glorieusement recompensé, pour
auoir chassé les ennemis qui occupoient leur contrée.
 
Iosué 15.
La cinquiesme raison qui obligea les peuples à créer des
Roys, fust parce qu’il ne se trouue pas qu’il y ait vne forme
de gouuerner, ny plus vtile, ny plus noble que celle du
Prince. La Democratie, qui est le gouuernement du peuple,
& celuy que le tiers Estat affecte le plus, à cause de
l honneur & du profit qu’il y trouue, est abominable à
Dieu, & aux hommes bien raisonnables, veu que leur insuffisance
& leur mauuaise conduite ne sçauroit porter les
affaires qu’à l’entiere ruine de l’Estat, & de tous ceux qui
le composent. L’Aristocratie, qui n’est autre chose que
l’administration des plus nobles & des plus riches de la
Republique, est encore peu considerable, au respect de la
Monarchie. Et quoy que Solon, Licurgue, Demosthenes,
& Ciceron l’authorisent, ie ne laisseray pas de vous en dire
mon sentiment, & de vous faire voir que leurs raisons le
doiuent ceder à l’experience. Les émulations & les enuies
secrettes que les Seigneurs qui la gouuernent ont les
vns contre les autres, sont les motifs qui la trainent bien
tost à sa perte. Rome, Rhodes, Athenes, qui ont esté les
plus florissantes du monde, ont-elles laissé chose quelconque
de ce qu’elles estoient, que la memoire qui nous en