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Mazarinade n° B_5_47

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Bourdelois, J.-M. [1652], LE TOMBEAV FVNEBRE DE MONSEIGNEVR LE DVC DE VALOIS. Presenté à toute la France. Par I. M. Bourdelois. , français, latinRéférence RIM : M5_334. Cote locale : B_5_47.


esté dans la mesme erreur, & auons creu par nos brussans
souspirs, produire en vous la mesme merueille, mais en tous
nos genereux efforts, il nous reste seulement des marques &
des tesmoignages fideles d’amour & de veneration, pour l’illustre
sang de nos Princes, monstrant ce mesme amour durant
leur vie, & du regret apres leur mort.
 
Nous souhaiterions tous ensemble, non pas cent bouches
pour nous plaindre, puis que les douleurs qui esclattent par
la parole, sont les plus legers & les plus foibles, mais bien plustost
cent sources de l’armes, que nous ferions ruisseler comme
fideles messageres de nos déplaisirs. Enfin par quels sentimens
nous exprimer d’auantage, si ceux la ne sont pas assez puissans ?
Accompagnons cette Pompe Funebre ? Chantons des
chants lugubres ? Portons des marques eternelles de deüil ?
Preparons à ces cendres glorieuses vn Tombeau dans nous
mesme ? Logeons le dans nostre cœur, comme dans vne Vrne
immortelle, & soyons apres toutes ces marques, en quelque
façon susceptibles d’vn mouuement tout dissemblable ? Changeons
nos l’armes en ioye, nos souspirs en actions de grace,
nos chants funebres, en Cantiques de reiouyssance, &
comme dans le iour de son triomphe, chantons la gloire de
cette Ame innocente veritablement immortelle ? Adressons
luy nos prieres, comme au Genie tutelaite de nostre France :
& comme c’est du plus pur sang de nos Rois qu’elle tire son
estre, dressons-luy nos vœux & nos autels, pour nous estre
propice. Que cét Astre nouuellement mis au nombre des plus
éclatans, soit le pole fauorable, vers lequel nous dirigions
nos pas, que ce soit le puissant aymant qui attire nos cœurs,
puis que.
 
Son corps semé d’immortelles estoilles,
Du haut des Cieux éclairant aux mortels,
Nous font bien voir qu’il luy faut des Autels.
 

FIN.