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Mazarinade n° D_1_6

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Baltasard, Christophle [1645], TRAITTÉ DES VSVRPATIONS DES ROYS D’ESPAGNE, SVR LA COVRONNE DE FRANCE, Depuis le Regne de Charles huictiesme. ENSEMBLE VN DISCOVRS SVR LE COMMENCEMENT, progrez, declin, & démembrement de la Monarchie Françoise, droicts, & pretentions des Roys Tres-Chrestiens sur l’Empire. AVGMENTÉ D’VN SOMMAIRE DES DROICTS de ceste Couronne, sur les Comtez de Bourgongne, Cambray, Haynault, de Genes & Luxembourg. ET LES VICTOIRES ET CONQVESTES DES ROYS LOVIS XIII. dit le IVSTE, & de LOVIS XIV. dit DIEV-DONNÉ, sur les Espagnols, & les Austrichiens, en Italie, Alsace, Flandres, Luxembourg, & Comté de Bourgongne, Catalogne & Roussillon. Par C. BALTASARD. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_1_6.


portez, & plus de quatre mil des ennemis tuez sur le champ.
 
Le Duc se voyant ainsi Maistre de la campagne, sceut addroictement
vser de sa victoire : car ayãt donné ainsi la chasse à ses ennemis, commanda
son armee de s’aduancer vers Philisbourg, & enuoya le Mareschal de Turenne
qui l’inuestit : & peu de temps apres, le Duc d’Enguien & ses Lieutenans,
& autres Officiers de son armee, y estans arriuez, la force des soldats
François à faire feu, & poursuiure leurs trauaux, reduisit les assiegez
aux extremitez, quelques fortes resistances qu’ils firent. Alors le Gouuerneur
voyant qu’il ne pouuoit plus defendre la place auec si peu de gens
qu’il auoit, demanda à traitter, à quoy il fut receu : le traitté fait, la place se
rendit au Duc d’Enguien le dixiesme Septembre 1644.
La prise de Philisbourg donna telle espouuante aux autres villes prochaines,
qu’il ne fut pas difficile de les faire recognoistre le Roy Tres-Chrestien
pour protecteur & defenseur de leur liberté, comme firent celle
de Spire, & autres places.
Dés le lendemain de la prise de Philisbourg le Duc d’Enguien resolut de
porter plus auant les armes du Roy & ses victoires, qui marchent d’vn mesme
pied, donna ordre au Mareschal de Turenne de s’acheminer à Vvormes,
auec quatre mil cheuaux, mil pietons, & quatre pieces de canon : le
Mareschal ayant passé le Rhin, attaqua les trouppes que le General Bek
enuoyoit à Frankendal, en prit, ou tailla en pieces six cens cheuaux destinez
à ce secours, & fit trente Chefs prisonniers tous les soldats restez prirent
party dans les trouppes du Roy.
Cette deffaite surprit tellement le Gouuerneur, & les habitans de Vvormes,
qu’ils prirent resolution de preuenir l’effort des armes dudit sieur
Mareschal, & luy enuoyerent les clefs de la ville, en laquelle il laissa bonne
garnison.
Puis passant outre, fit auancer le General Major Roze, auec mille cheuaux
pour inuestir Mayence : Mais auparauant le dit General Maior s’empara
d’Oppenhein, qui se rencontroit au passage de l’armee : ce qu’il fit
sans resistance, l’espouuante luy ayant seruy de Fourriers.
Le Mareschal de Turenne qui le suiuoit de prés, auec le reste de son armee,
fit entendre à la ville de Mayence qu’il s’approchoit afin de l’assieger,
suiuant les ordres du Roy, & du Duc d’Enguien ; alors les habitans assemblez
en Corps, prirent resolution de receuoir le secours que le General
Mercy leur enuoyit, & delibererent de se rendre à l’obeïssance du
Roy, comme ils firent, auec sa Citadelle, & le Chasteau de Binguen, le dix-septiesme
Septembre.
Le Duc d’Enguien donna en mesme temps ordre au Marquis d’Aumont,