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Mazarinade n° B_17_33

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Anonyme [1652 [?]], QVATRIESME PARTIE DV POLITIQVE VNIVERSEL, OV BRIEVE ET ABSOLVE DECISION de toutes les Questions d’Estat les plus importantes. SCAVOIR EST, XVIII. Si les Tyrans du peuple & de l’Authorité Royale; auec leurs Partizans peuuent estre sauuez. XIX. Si les heritiers de ces sangsuës publiques peuuent estre sauuez, sans restituer les voleries que leurs predecesseurs leur ont laissées. XX. Si la restitution peut estre bonne, n’estant pas faire à ceux à qui la chose appartient. XXI. Si l’on doit souffrir des Partizans dans vn Estat. XXII. Si les trois Estats ont droit de se mesler des affaires du Prince. XXIII. Si les trois Estats ont droict de remedier aux desordres du Royaume. , françaisRéférence RIM : M0_2818. Cote locale : B_17_33.


sous le coude, afin qu’estans endormis dans
l’obstination de leur peché, ils demeurent enseuelis
dans leur vice. Ce sont des loups tousiours
affamez, qui par vn éternel mépris qu’ils font de
ceux qu’ils ont reduits à la besace, ne se trouuent
iamais qu’aux Palais des Princes & des Roys, afin
d’infecter ces esprits de leur contagieuse tyrannie.
Ce sont ces bourreaux qui mirent vne desolation
vniuerselle par toute la Sicile, du temps
de Denys, & du temps de Phalaris. Ce sont ces
pestes du genre humain, qui infecterent toute
l’Egypte en faueur de Ptolomée. Et finalement
ce sont ces souffles de diuision, qui mirent autrefois
tout l’Empire Romain dans vne entiere
ruine.
 
Et pour se vanger d’vne engeance si abominable,
il faudroit que les Roys fussent incessamment
enuironnez d’vne douzaine d’hommes
d’Estat, semblables à celuy qu’Apollonius donna
à Titus Empereur de Rome, surnommé pour
sa bonté les delices du genre humain, afin de
leur dire tousiours la verité sans aucune espece de
crainte, criant mesme hautement contre ces
Souuerains, quand ils se voudroient porter à faire
quelque sorte d’iniustice ; & mesme afin de ne
pas souffrir qu’il y eut iamais vn Partisan en toute
la Monarchie. Enfin des seruiteurs qui eussent
vn front d’airain, & vn cœur de diamant, comme
dit la parolle éternelle pour dire ce qu’il faudroit