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Mazarinade n° C_6_42

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Anonyme [[s. d.]], L’OMBRE DV ROY D’ANGLETERRE APPARVE A LA REYNE DE FRANCE. , françaisRéférence RIM : M0_2597. Cote locale : C_6_42.

calmé cét orage, ie descens du Ciel en terre pour
vous conjurer d’acheuer louurage que vous vous estes
proposée au commancement de vostre regence, &
dexecuter bien tost le dessein que vous auez il y a
long temps de rendre la paix à tout la Chrestientée,
 
Ce n’est pas que ce ne fust vn grand aduantage
à la France dont Dieu vous a donné le gouuernement
que d’abatre tout à fait l’orgüeil de ses ennemis, avãt,
qu’ils pussent reprendre de nouuelles forces. Mais en
l’estat où les choses sont reduites par les desordres
que la guerre a produit de tous costes, il n’y a que la
paix qui puisse garantir d’vn triste naufrage toute
la Chrestienté, & mesme la France en particuliet.
Car quelle a esté la cause, de tant de mal-heurs dont
les peuples ont esté accablée depuis vingts ans ? ce
sont à bien dire les meurtres ; les blasphemes, & les
impietés dont le monde estoit remply qui ont attiré
ces foudres du Ciel, & si les guerres & les querelles des
Souuerains ont esté les sources apparentes de ces disgraces,
il est certain que c’est que Dieu s’en est seruy
pour punir les peuples, comme autrefois des deluges,
des embrasemẽt, & des autres fleaux de sa colere. Mais
maintenant il semble estre touché des larmes, & des
plaintes de ces miserables, & qu’il inspire pour cela à
tous les Princes Chrestiens les sentimens d’vne reconciliation
vniuerselle ; il y auroit certes subiet de
craindre pour les souuerains qu’ils ne devincent les
obiets de sa colere, & de sa fureur, s’ils resistoieut par
ambition ou par opiniatreté à des inspirations si saintes,
& si salutaires aurepos & à la felicité de leurs sujeits !
O, si vous voyez aussi clairement que moy l’estat
déplorable où la Chrestienté est reduite, vous series