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Mazarinade n° C_6_41

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Anonyme [1649], L’OMBRE DV GRAND ARMAND CARDINAL DVC DE RICHELIEV, parlante à Iules MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2593. Cote locale : C_6_41.


ne trouuera pour sectateurs, que ceux que vous auez attachez
à vos interests, à la faueur de l’authorité de la Reyne, à qui vous
auez persuadé qu’en vous abaissant c’estoit choquer sa puissance
& mespriser ses volontez.
 
Il saut que ie vous auouë sans flaterie, que ie n’eusse iamais
esté capable d’vne pensée si ridicule aux estrangers & pernicieuse
pour nous, comme a esté celle d’enleuer le Roy en pleine
nuit : & mander en suite aux Bourgeois de Paris qu’aucuns esprits
seditieux du Parlement auoient correspondance auec les
ennemis de l’Estat, & qu’ils auoient obligé leurs Maiestez à cette
retraite.
Dites-moy pauure imprudent, n’auez-vous pas veu que cette
imposture estoit aussi grossiere que fausse, & que c’estoit indignement
offencer l’authorité & la grandeur de sa Maiesté
Royale, de la faire fuir de Paris, quand bien il y auroit eu (ce
qui est faux) des esprits seditieux dans son Parlement ; & d’auoir
fait faire au Roy ce qu’vn simple Bourgeois auroit eu honte de
faire, ayant vingt amis pour se deffendre ?
Si cét aduis estoit veritable, pourquoy sa Maiesté n’enuoyoit-elle
pas ordre à son Parlement de se saisir des personnes des
accusez, & pourquoy n’enuoyer pas aussi les accusateurs auec
bonne garde, pour faire le procez aux vns ou aux autres ? Alors
si le Parlement en eut fait refus, il eust esté coupable & complice
de cette coniuration contre la personne sacrée de sa Maiesté.
En vain ie m’arresterois à dissiper vne fourbe si manifeste, il
me suffit de vous dire que vous estes vn lasche & tres-pernicieux
Ministre d’Estat.
Si les poulets d’Inde qui estoient à Ruel au temps des Barricades
premieres pouuoient parler ? ils vous reprocheroient vos
coyonneries & vos laschetez, puis qu’vn renard ou quelqu’autre
beste les ayant fait vne nuit partir & voler d’effroy dans le
parc, vous en eustes vne si forte alarme, qu’à peine on pust vous
rasseurer. Au fonds, ne voyez vous pas l’auersion que toute la
France a conceuë contre vous, & cela estant, & puis qu’elle la
met en trouble, si vous estiez genereux & bon Ministre d’Estat,