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Mazarinade n° B_3_25

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Anonyme [1652], L’OFFICIER DE CE TEMPS DE LA MAISON ROYALE, Voyageant par la France pendant le temps present ; qui apprend les miseres & desordres qui se sont commis & commettent dans les Prouinces, Seigneuries & Terres du Royaume, causes d’icelles ; Dont il auroit escrit vne Tres humble Remonstrance faite au Roy, luy declarant les moyens d’y pouruoir à la gloire de Dieu, & le repos de son Estat, sur les mauuais conseils à luy donnez par ses plus proches. , françaisRéférence RIM : M0_2585. Cote locale : B_3_25.


estre adiugé : Sur le debat de ces deux contendans,
& l’incertitude qui estoit du vainqueur, arriue en la
court du Chasteau vn courrier, qui rapporta nouuelle
d’vne victoire, ou autre heureuse expedition de
guerre à l’auentage du Roy du costé de l’Italie, laquelle
fut receuë ioyeusement, le Roy prenant grand
plaisir à cette nouuelle : Et voyant deuant luy ces
deux coureurs contestans à qui auroit le prix, quittant
son premier plaisir pour le deuxiesme, leur dit
qu’ils ne meritoient le prix ny l’vn ny l’autre, ains
que c’estoit ce courrier qui auoit le mieux couru : &
prenant la bourse & les cent escus assignez pour le
prix de la course, les luy donna deuant toute l’assistance,
& commanda outre cela qu’il fut payé de son
voyage. Acte plaisant, mais tres-prudent & digne
d’vn si grand Roy, tant aimé de ses sujets.
 
C’est ce mesme Roy qui vn iour estant pressé des
guerres estrangeres, & ne pouuant fournir à vne soudaine
despence qui se presentoit, fit assembler son
Conseil, pour sçauoir ce qui estoit à faire, a fin de
trouuer de l’argent necessaire à telle despense, priant
son Conseil d’y aduiser, & s’il estoit possible, on le
trouuast sans la foule du peuple : Ce que toutesfois
ne se pouuans faire autrement, fut arresté d’en faire
vne leuée pour vne fois, qui se pouuoit monter à cent
mil escus ou enuiron : Dont le Roy fut si marry, que
les larmes aux yeux, dit qu’il auoit tres-grand regret
que cét argent n’auoit pû estre recouuré par autre
moyen : & ie iure, dit-il, que si la necessité ne me
pressoit, ie ne le souffrirois pas, dont Dieu m’est témoina
& si ie puis, en brief ie les recompenseray.
Ce Roy, SIRE, estoit bon Prince & tres-heureux,
& viuoit en grand repos de conscience, il aimoit ses
sujets, & estoit aimé d’eux grandement : Il n’estoit
mené en ses actions & deportemens d’aucune mauuaise
passion à l’encontre de ses sujets, & les gouuernoit