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Mazarinade n° B_3_25

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Anonyme [1652], L’OFFICIER DE CE TEMPS DE LA MAISON ROYALE, Voyageant par la France pendant le temps present ; qui apprend les miseres & desordres qui se sont commis & commettent dans les Prouinces, Seigneuries & Terres du Royaume, causes d’icelles ; Dont il auroit escrit vne Tres humble Remonstrance faite au Roy, luy declarant les moyens d’y pouruoir à la gloire de Dieu, & le repos de son Estat, sur les mauuais conseils à luy donnez par ses plus proches. , françaisRéférence RIM : M0_2585. Cote locale : B_3_25.


puis apres les punir pour auoir vendu, ayans premierement
achepté de moy.
 
C’est chose tres-certaine, depuis que les Offices
ont esté vendus, tous ceux qui ont eu de l’argent,
bons & mauuais, sçauans & ignorans, y ont esté admis.
Ne sert de rien d’alleguer les Informations que
l’on fait de la vie & meurs des pourueus, & l’examen
de leur suffisance : Car on sçait bien que telle chose
se pratique iournellement auec tres grands abus.
Voila qui fait si grand nombre des meschans
& ignorans Iuges, au preiudice des gens de
bien & des sçauans qui deuroient y estre choisis
pour leur vertu & admis gratis : A faute dequoy
faire, il est aduenu de grands inconueniens aux
Estats de plusieurs Princes, comme à Macrin Empereur
de Rome, qui en fut hay & mal voulu du peuple
Romain. A Guillaume Duc de Normandie & Comte
de Flandres, qui en fut chassé & deietté de son
Estat. Autant en est-il aduenu à l’Empereur Michel,
lequel en fut tué & massacré, auec son frere. Car il
n’y a point de doubte que les mauuais & indignes
Officiers font mespriser & hayr les Princes. Qui fut
cause que l’Imperatrice Zoé deffendit de plus vendre
les Offices, & voulut qu’on donnast aux personnes
dignes & capables, sans auoir esgard à noblesse
ou richesse : autant en fit l’Empereur Martian.
Outre ces inconueniens, il ne faut oublier que la
vente des offices, cause la multitude d’iceux la quelle
apporte grand preiudice, comme le sçeut tres bien
considerer Auguste Cesar, lequel, comme dit Suetone,
voyant le nombre effrené des Senateurs de Rome,
qui estoit creu iusques au nombre de mil & plus,
n’estant au parauant que de cent, il les reduit auparauant
que de cent, il les reduit au nombre ancien,
le populaire appellant le superflus des auortons, &
pourueut que de la en auant eslection se fit vacation