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Mazarinade n° E_1_26

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Anonyme [1649], L’INTEREST DES PROVINCES. , françaisRéférence RIM : M0_1714. Cote locale : E_1_26.


les villes armées, les Prouinces sousleuées, & les peuples
accourir de toutes parts pour le secours de Paris.
 
A ces mots du secours de Paris, j’estime que tous
les François se sentiront touchez des maux que cette
Reyne des Villes, & maintenant la plus malheureuse
du monde souffre dans vne infinité de peuple, que
des bourreaux veulent faire mourir de faim. Helas !
combien de personnes innocentes souffrent ? Combien
y en a-il qui ne mangent pas à demy leur saoul ?
Combien sont-ils à la veille de mourir de faim ? Dieu
a pardonné à Niniue à raison des enfans, & des simples
gens, qui ne sçauent discerner entre la main droite &
la main gauche, & a arresté le cours de sa vengeance
en consideration mesme des bestes. Quoy ! il ne se
trouuera personne qui prenne pitié de Paris, où il y a
dix fois plus de peuple, d’innocens, & d’animaux que
dans Niniue.
Quelle est, ie vous prie, la Prouince de France ?
Quelle la ville ? Quelle la personne qui ne soit interessée
en la conseruation de Paris ? C’est la clef de
la vouste, le throsne des Roys, la Mere des Arts
& des Sciences, la Nourrice des bons esprits, l’ornement
du Royaume, & l’Epitome de l’Vniuers.
Tous les hommes, pour ainsi dire, auroient part
à sa perte. Mais quel interest n’ont pas toutes les
Prouinces de France à sa conseruation ? N’est ce
point en cette ville, où toutes celles du Royaume
vont aboutir, comme les lignes de la circonference