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Mazarinade n° A_3_25

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Anonyme [1649], L’ESTROITE ALLIANCE ou la ionction du Parlement de Bretaigne & des trois Estats de la Prouince auec le Parlement de Paris. , français, latinRéférence RIM : M0_1309. Cote locale : A_3_25.


reuolutions des Estats. Regnum de gente in gentem transfertur
propter iniustitias & contumelias, & diuersos doles. C’est
delà que naissent tant de carnages & de massacres.
 
Si donc sa Maiesté ne veut suiure maintenant la Iustice, si
elle reiette vos raisons & vos remonstrances pleines de soubsmissions
& de respects, ne desistez pas pourtant de vostre genereuse
& heroique entreprise. Vous estes les protecteurs de
la iustice aussi bien que de tout le Royaume : nous seconderons
icy vos bons desseins : nous trauaillerons vnanimement auec
vous, comme doiuent faire tous ceux qui ont le cœur vrayement
François. Nostre procedé & toutes nos actions n’auront
autre but que celuy que les vostres se proposent, la conseruation
du Royaume, & l’extermination de son perfide ennemy.
Et pour sceler d’vn double seau nos premieres protestations,
nous vous repetons & reïterons pour vne seconde
fois nos premieres offres, nos vies & nos biens, nous ferons
marcher au premier son de trompette qui nous viendra de vostre
part dix-mille hommes, qui ne sçauent que vaincre ou
mourir. Monsieur le Marquis de Coaquin en a desia leué quelques
troupes, qui sont allez ioindre celles de Monsieur de
Longueville. Les trois Estats de nostre Prouince trauaillent à
mesme fin, à l’enuy l’vn de l’autre. Si en mil trois cents nonante
& neuf la Bretagne mit sur pied quatre-vingt mille combattants
en quinze iours, pour aller desliurer nostre Duc Iean
cinquiesme que Marguerite de Clisson fit surprendre & mener
prisonnier au Chasteau de Paluau en Poictou, l’ayant inuité
par le ieune Comte Oliuier de Pointhierue à venir à
Chantoceaux pour y passer quelque temps, elle mettera bien
d’auantage maintenant pour aller deliurer son Roy, si les affaires
viennent à ce point, que nous ne peussions recouurer
nostre Monarque que par la force des Armes.
Ioignons donc & vnissons nos cœurs & nos Armes pour
cét effet, afin que le pauure peuple trouue vne fin à ses gemissemens
& à ses persecutions qu’vn Ministre estranger & tyrannique
luy fait souffrir, & rencontre la ioye, la felicité, & le
repos dans le calme d’vn gouuernement plus doux qui est celuy
des hommes iustes.
In multiplicatione iustorum lætabitur vulgus. eum impii sumpserint
principatum gemet populus.

FIN.