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Mazarinade n° A_3_25

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Anonyme [1649], L’ESTROITE ALLIANCE ou la ionction du Parlement de Bretaigne & des trois Estats de la Prouince auec le Parlement de Paris. , français, latinRéférence RIM : M0_1309. Cote locale : A_3_25.


& fondamentales de l’Estat. Dauid auoit bien resolu de
tuër Nabal ; Il s’estoit mis en chemin pour aller executer ce
meurtre, mais ayant esté appaisé par les belles paroles & les
tres-humbles supplications de la femme de Nabal, il luy pardonna.
Le Roy Assuërus ayant esté persuadé par son fauory
& ministre Aman, auoit porté vn Edict, par lequel tous les
Iuifs qui estoient en toute l’estenduë de son Royaume en deuoient
sortir à vn iour arresté. Mais la Reine Esther luy ayant
découuert la verité, & asseuré que ce peuple estoit innocent &
qu’il n’auoit rien entrepris contre son Estat, il reuocqua son
Edict, & abolit ce qu’il auoit commandé.
 
Sa Maiesté a esté surprise, elle s’est laissée persuader par vn
lasche & infidelle Ministre ; que la ville de Paris luy dressoit
des embusches ; que dans vostre auguste compagnie, tres-affectionnée
à son Prince, il y auoit des particuliers qui estoient
d’intelligence auec les ennemis du Royaume. Quels plus impertinents
pretextes pouuoient-ils inuenter pour excuser l’enleuement
du Roy ? La Reine a consentie, comme vn autre
Assuërus, au saccagement & à la desolation de sa Ville capitale ;
Elle a consenty à la mort de tant d’illustres Heros. Il faut
qu’vne autre Esther la detrompe, & luy fasse changer ses funestes
desseins. Il faut qu’elle retracte sa parole ; & qu’ayant découuert
la malice de ce meschant Genie, elle condamne & deffende
ce qu’elle auoit ordonné : Cette Esther est la iustice, que
ces Tyrans ont voulu étouffer, pour contenter & satisfaire
auec plus de facilité leurs ambitions : Quels noms ne sont-ils
pas allez forger iusques dans les Enfers, pour donner de specieux
pretextes à leurs voleries & exactions. Tous ces tributs
& toutes ses nouuelles impositions repugnent, tant au droict
diuin qu’humain, elles retirent les cœurs & les volontez des
subiets de l’obeissance & de l’amour de leur Roy. On a veu
pour cette raison qui ont quittez vn Estat pour s’aller ietter
dans vn autre. Les dix-huit Tributs d’Israël abandonnerent
Roboam fils de Salomon, parce qu’il se rendit inexorable à
leurs prieres, & qu’il ne voulut pas les décharger d’vne partie
des tributs que son pere leur auoit imposez. C’est de ses iniustices
& oppressions publiques que prouient la perte des
Royaumes entiers. C’est delà que viennent ces grandes & entieres