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Mazarinade n° B_3_3

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Anonyme [1652], L’ESPRIT DV FEV ROY LOVIS XIII. A SON FILS LOVIS XIV. Luy monstrant que la mauuaise conduite de Mazarin, est la cause des troubles de l’Estat. Et luy donnant les moyens infaillibles de les appaiser, par son retour en sa bonne Ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_1287. Cote locale : B_3_3.

la gloire d’abaisser l’orgueil d’Espagne qui me
brauoit auparauant, & qui vous accable à present.
Vous verriez que ie sçeus vaincre les Alpes,
pour estonner les Pyrenées, que l’Italie annonçant
sa disgrace à l’Espagne, y jeta l’estonnement
& la terreur, & que l’Alemagne troublee au bruit
de mes armes, & de celles d’vn puissant ennemy
que i’attiray sur ses frontieres du costé du Septentrion,
pour l’empescher de secourir l’Espagne
son alliée, sembla dire aux Prouinces du Pays-Bas
que l’Espagnol y tenoit encor, que le temps
de ceder à mes armes estoit venu, & qu’il faloit
receuoir la loy d’vn Conquerant, qui donnoit le
bransle à toute l’Europe. Vous verriez ainsi la renommée
porter le bruit de mes Conquestes aux
Prouinces les plus reculées de l’Asie & de l’Affrique,
& la reputation des François se restablir par
ce moyen chez les Estrangers qui n’en parloient
qu’auec mépris auparauant, & vous diriez sans
doute, en plaignant le malheur de vostre regne
qu’il est doux de vaincre & d’estre vainqueur, &
que c’est estre veritablement Roy, que de regner
de cette sorte. En effet, MON FILS, ce n’est
pas estre Roy, que d’auoir comme Darius, des
coffre d’or, qui furent admirez d’Alexandre,
qui se trompa dans ce sentiment : Mais c’est estre
Roy, que de les conquerir comme Alexandre,
& de se rendre digne de les posseder comme
luy, & de mourir de mesme au milieu de ses