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Mazarinade n° B_3_3

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Anonyme [1652], L’ESPRIT DV FEV ROY LOVIS XIII. A SON FILS LOVIS XIV. Luy monstrant que la mauuaise conduite de Mazarin, est la cause des troubles de l’Estat. Et luy donnant les moyens infaillibles de les appaiser, par son retour en sa bonne Ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_1287. Cote locale : B_3_3.

de leur deuoir. A quelle fin aussi possederoient-ils
tant de dignitez & de biens, dont les
particuliers se priuent pour les enrichir, s’ils
n’estoient obligez à quelques soins extraordinaires,
en faueur de ceux qui les reuestent ainsi de
leurs dépoüilles ? les soins n’accroissent-ils pas à
proportion de la charge ? de sorte que comme il
n’y a point de charge plus grande que celle de la
Royauté, il n’y a point de soins plus grands, que
ceux qu’vn Roy doit prendre pour ses sujets. Ie
sçay bien que cette splendeur & la magnificence,
dont cette charge est reuestuë, en cache le deuoir
à beaucoup de Princes, qui ne veulent point
trouuer d’espines parmy ses roses : mais ces Princes
ne faisans pas la veritable fonction de Roy,
n’en meritent pas aussi le nom, & n’en sont que
les idoles & les phantosmes. Pour ce qui vous
touche en particulier, ne croyez pas que les peuples
de vostre Empire ayent tousiours resté sous
la domination des Roys ; ils ont esté libres, puis,
subiuguez par les Romains, & ces Romains esbraulez
par les Gots, & les autres nations du Septentrion,
ont enfin du tout esté chassez d’icy par
les François, qui venans d’Allemagne, donnerent
à la plus grande partie des Gaules, le nom
de France : ceux-cy commandez par des Roys au
delà du Rhin, en retinrent le gouuernement,
aprés s’estre establis dans ces prouinces : & c’est
de ces Princes que vous representez icy le droit.