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Mazarinade n° A_3_55

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Anonyme [1649], L’ESPAGNE AFFLIGÉE ET EN TROVBLE, DE VOIR LA FRANCE paisible, & exempte du naufrage, où elle pensoit que nos derniers troubles la deuoit faire abimer. , françaisRéférence RIM : M0_1274. Cote locale : A_3_55.


nous deuons encore apprehender ; car tout ce
qu’ils ont pris, & qu’ils prendront cette voye,
ils ne s’en retourneront qu’auec perte. Qu’est-ce
qu’il faut donc redouter de leur part ? la trame
secrette de leurs menées. C’est par là qu’ils
ont durant quelque temps gagné les deuants
sur nous. Il leur faut rendre en cecy le tesmoignage
que la verité leur doit. Leurs desseins
sont ordinairement plus couuerts, & mieux
suiuis que les nostres. Ils les conduisent auec
vne parfaite patience, par de longs destours,
iusqu’au but qu’ils se sont proposez ; & si l’on ne
leur coupe le chemin de bonne heure, tost ou
tard, ils y viennent. Deux choses leur donnent
principalement cela, l’vne que la direction de
leurs affaires importantes passe par moins de
teste ; & l’autre, qu’elle ne change pas si souuent
de mains que parmy nous. Que l’on voye
leurs Histoires depuis cent ou six vingts ans en
ça ; à peine se trouuera-t’il durant tout ce tẽpslà
plus de Ministres que de Rois. Il ne faut pas
s’estonner de ce que François I. disoit autrefois
de la multitude de ses Medecins, plusieurs autres
Princes le pourroient dire de la multitude
de leurs Conseillers, que c’est ce qui les a perdus.
Les raisons en sont euidentes. S’il est malaisé,
comme il l’est certainement, de trouuer
en vn homme seul toutes les qualitez necessaires
au gouuernement d’vn Estat, il l’est bien
encore dauantage d’en trouuer plusieurs en vn