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Mazarinade n° C_7_70

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Anonyme [1649], L’ENTRETIEN FAMILIER DV ROY, ET DE LA REINE Regente sa Mere, sur les affaires du temps. , françaisRéférence RIM : M0_1242. Cote locale : C_7_70.


Paris, & pour Messieurs du Parlement, que i’ay en grande
auersion.
 
Le Roy. Ma bonne maman, si ces Messieurs du Parlement sont
les plus forts, que deuiendray ie ?
La Reyne. Mon fils, c’est dequoy ie ne me soucie guere, parce
que M. le C. Mazarin, & M. le Prince de Condé m’ont promis
de les perdre tous.
Le Roy. Ma bonne maman, dites moy quand ils auront tout
perdu, le Parlement & mes peuples, de qui seray ie Roy ?
La Reine. Mon Fils, ie ne songe pas à cela, ny de qui vous serez
Roy, pourueu que ie sois vengée.
Le Roy. Ma bonne maman, dites moy de qui vous voulez-vous
vanger ? qu’est-ce que l’on vous a fait ?
La Reyne. Mon Fils, ie veux faire pendre les Messieurs du
Parlement de Paris, & apres, ie viendray bien à bout de vos
peuples, & des autres Parlemens.
Le Roy. Ma bonne maman, dites-moy, que vous ont faict
les Messieurs du Parlement ?
La Reyne. Mon Fils, ne m’importunez pas dauantage, n’est-
ce pas assez, que ie suis Reine Regente, & m. le C. mon conseil,
pour faire tout ce qu’il me plaist ?
Le Roy. Ma bonne maman, le Roy Henry IV. mon ayeul,
disoit qu’il estoit vn grand Roy, à cause que son peuple estoit
riche : & moy, que diray ie puis que vous ruinez le mien ?
La Reyne. mon Fils, le Roy Henry IIII. estoit vn homme
qui n’auoit pas de fauory comme moy, à qui ie fais du bien.
Le Roy. ma bonne maman, dites moy ce que ie feray, quand
il n’y aura plus de Parlement, qui rendra Iustice ?
La Reyne. Mon fils, nous auons M. le Chancelier, qui est le
chef de la Iustice, & m. le grand Preuost, qui feront la iustice,
comme nous voudrons.
Le Roy Ma bonne maman, ie voi bien tout de bon, que
vous ne vous souciez guere de moy, & de ma Couronne,
chacun dit, que Messieurs du Parlement sont bien sages.
La Reyne. mon Fils, tout au contraire, c’est pour asseurer
vostre Couronne, tout ce que ie fais : car M. le C. Mazarin, &
Monsieur le Prince de Condé me l’ont asseuré ; nous auons au