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Mazarinade n° B_12_56

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Anonyme [1652], L’ASNE ROVGE, DÉPEINT AVEC TOVS ses deffauts, en la personne du Cardinal Mazarin. I. Sur son incapacité & maniement des affaires. II. Sur son ignorance & ambition démesurée. III. Sur ses actions & entreprises, qui font cognoistre ses trahisons & perfidies, contre l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_85. Cote locale : B_12_56.

La complaisance est si commune auprés des
Princes, qu’il faut auoir l’ame bien religieuse
pour n’aimer mieux complaire auec la verité,
qu’estre agreable par la flatterie, il n’y a rien aux
Cours des Rois de si rare ny dangereux que la
simple verité.
Vn Archeuesque de France, disoit vn iour à la
feuë Reine Mere, durant l’Assemblée des Estats
Generaux de Paris, Qu’il y auoit cinquante ans que
la verité n’auoit passé par la porte de son Cabinet : & vn
autre Euesque preschant au Louure, disoit au
Roy, qu’elle n’entroit dans les maisons des Roys qu’à la
desrobee & par les fenestres.
Le Prince est bien obligé à vn fidelle seruiteur
qui la luy dit auec hardiesse & discretion, & pour
estre bien serui, il deuroit ordonner des honneurs
& des recompenses affectées aux veritez qu’on
luy diroit en chose douteuse & importante, dont
la retenuë est preiudiciable.
Mais le Roy ne sera point obligé à Mazarin,
pour luy auoir dit la verité és choses qui alloient
à la gloire ou au preiudice de son Estat, tous les
conseils qu’il a donnez ne tendẽt qu’à la ruine de
la France, à reculer la paix & à continuer le trouble,
à ruiner les Princes & les Cours Souueraines,
& à exposer le Royaume au feu, au fer, & à la
proye de ses propres enfans qu’il anime, & les arme
contr’eux mesmes ; Il fait passer les iustes &
équitables Remonstrances du Parlement de Paris,