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Mazarinade n° A_3_2

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Anonyme [1649], L’APPARITION MERVEILLEVSE DE L’ANGE GARDIEN A LA REYNE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M0_142. Cote locale : A_3_2.


honnestes ? & que des sacrileges mesmes trouuent non seulement des
protecteurs, mais encore des panegyristes ? C’est icy où le zele m’emporte
pour l’interest de mon Maistre. Se peut-il que vous souffriez
l’impieté de ces prophanes, qui osent dépoüiller les Autels consacrez
au mesme Dieu que vous adorez sur la Terre, & qui ébranle les Cieux
auec ses tonnerres ? Ne sçauez-vous pas qu’il punit autrefois auec
vne extreme seuerité ceux qui n’auoient fait que toucher à l’Arche
d’Alliance ? Qu’il changea vn Monarque triomphant en vne beste sauge,
pour auoir pillé le Temple de Ierusalem ? Qu’il fit escrire par
vne miraculeuse main l’Arrest de mort contre vn autre grand Prince,
pour auoir beu dans les vases qui estoient dédiez à son seruice ?
Et vous, deuote Princesse, qui estes son image en Terre, endurez-vous
que de lasches François ou plustost de nouueaux Turcs volent
impunément les Eglises, & qu’ils jettent leurs mains polluës sur des
Calices mesmes où le vin est tous les iours changé au Sang de Iesus-Christ
par la bouche des Prestres ? C’est à vous d’empescher tant de
crimes, & vous respondrez vn iour des pechez d’autruy seulement
pour les auoir soufferts. C’est à vous de faire punir tant de violences
commises contre Dieu, & contre les hommes. C’est à vous d’opposer
vostre bonté à tant de meurtres, vostre clemence à tant d’inhumanitez,
vostre justice à tant de voleries, vostre continence à tant de violemens,
& en fin vostre authorité souueraine à tous les pernicieux
effets de cette guerre. Et si autrefois le sang répandu d’vn seul innocent
crioit à Dieu vengeance ; n’entendez vous pas le sang de tant
d’innocens malheureux que l’on ruine, ou que l’on massacre ? mais
n’entendez-vous pas tant d’oppressez qui vous demandent justice ?
tant de filles forcées qui vous demandent leur honneur rauy ? tant
d’orphelins qui vous demandent leurs peres ?tant de veufues qui vous
demandent leurs maris ? tant de meres qui vous demandent leurs enfans ?
tant de pauures affamez qui vous demãdent du pain ? tant de personnes
mourantes qui vous demandent la vie ? & tous les François ensemble
qui vous demãdent la paix ? Quel esprit vous a conseillé cette
guerre ? & quel si grand crime a peû meriter vn si grand supplice ?
Qu’ont fait els Parisiens pour deuoir estre punis par la famine ? ont-ils,
comme autrefois, fait des reuoltes contre leur Prince ? ont-ils excité
d’injustes seditions dans leur grande Ville ? ont-ils refusé de contribuer
de leurs moyens pour la rançons de leurs Rois prisonniers ? Et
qu’ont fait tant d’hommes de bien qu’il y a dans le Parlement, pour