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Mazarinade n° B_7_18

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Anonyme [1652], L’ALLIANCE DES ARMES ET DES LETTRES DE MONSEIGNEVR LE PRINCE. Auec son Panegyrique, presenté à son Altesse Royale. , françaisRéférence RIM : M0_60. Cote locale : B_7_18.


Chefs, & reseruer sa personne pour celles qui sont de plus
grande importance.
 
Bien-tost (dit vn grand Historien) la gloire qu’on acquiert
en surmontant des ennemis indignes, se flestrit ; & il n’y a
rien de plus abjet que de chercher dans les occasions qui ne
la peuuent pas rendre éclatante. Mais quand il s’agist du
propre peril du Prince, & du salut de l’Estat : c’est alors qu’il
se doit faire connoistre & pour soldat, & pour Chef d’armée :
Il doit estre le premier aux coups, & le dernier à la retraitte,
& jamais il ne doit prester l’oreille à ceux qui disent qu’vn
bon Prince doit mourir de vieillesse, ou pour le moins la barbe
blanche.
Chacun sçait combien la presence d’vn Prince valeureux
sert en vne armée, puis que nous voyons combien sa memoire
peut seruir pour allumer le courage des soldats. Pour cette
mesme cause Edoüard premier Roy d’Angleterre, commanda
à son fils que toutes les fois qu’il auroit à combattre
les Escossois, il apportast au camp ses os & ses reliques : Que
si les ossemens d’vn homme mort profitent encore, combien
plus vaudra la presence des viuans.
Cesar disoit qu’il estoit venu, qu’il auoit veu, qu’il auoit
vaincu, il vouloit dire que sa presence & prompte venuë luy
auoit acquis toutes ses victoires. N’en puis je pas dire autant
de Vostre Altesse, Monseigneur, que par vostre presence
vous auez emporté vne infinité de Villes, gagné grand nombre
de batailles, conquis des Prouinces, presque en moins de
temps qu’il en faudroit pour les trauerser.
C’est vne chose asseurée que la presence du Capitaine est
de telle importance, autant pour la Gloire, que pour la victoire ;
Et sur ce propos nous pourrions mettre en auant plusieurs
guerres, ausquelles la presence d’vn bon Capitaine estoit
autant requise que la multitude des soldats, que l’argẽt,
& toutes les autres choses, sans lesquelles vne armée ne peut
subsister. Combien de pertes causées par des Lieutenans,
ont esté reparées par le retour du Chef ? Combien de fois la
victoire eschapée de leurs mains, est reuenuë auec la presence
du Prince ? Tousiours la bonne conduitte du Chef, lors