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Mazarinade n° B_7_18

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Anonyme [1652], L’ALLIANCE DES ARMES ET DES LETTRES DE MONSEIGNEVR LE PRINCE. Auec son Panegyrique, presenté à son Altesse Royale. , françaisRéférence RIM : M0_60. Cote locale : B_7_18.


vous auez tous ces auantages en vn degré si eminent,
quil n’y a que vous qui puisse dire qu’il les possede : Car ils
sont rares à ceux de vostre condition, & ne se trouue iamais
parmy le vulgaire. Cette presence d’esprit, ces reparties
promptes & subtiles, sont-ce pas là des marques de vostre
viuacité ? Le trauail, la constance, & les autres qualitez
dont i’ay parlé ne s’éloignent iamais de VOSTRE ALTESSE,
& l’amour de la vertu dont vous estes le Protecteur
est le Guide de toutes vos entreprises. Pour moy, MONSEIGNEVR,
s’il m’estoit permis de suiure l’opinion de cét
ancien qui a dit, que quelques ames auant que d’entrer
dans leurs corps boiuent dans la coupe de l’esprit, où elles
prennent des qualitez bien differentes de celles du commun,
ie croirois que la vostre a esté formée de cette coupe,
ayant vne connoissance si vniuerselle.
 
Ie veux adjouster à toutes ces qualitez le dire d’vn saint
Personnage, qui pourra seruir de leçon aux estudians. Il y
en a (dit-il) qui veulent sçauoir afin d’estre sçauans, c’est
vne sotte curiosité : d’autres feüillettent incessamment
les Liures pour vendre leur science, amasser des biens, acquerir
de grandes charges & dignitez pour s’esleuer pardessus
les autres ; c’est vn gain vil & deshonneste. Il s’en
trouue qui desire sçauoir, afin qu’on sçache qu’ils sçauent
& soient fort renommez ; c’est vne vanité ridicule. Il faut
estudier, non seulement pour nous-mesmes, mais aussi pour
tous ceux à qui nous sommes obligez, comme pour nos
amis, pour nos parens, & pour nostre païs, & mesme, s’il se
peut, il faut que nos estudes profitent à tout le public.
Vous auez bien fait voir, MONSEIGNEVR, quel doit estre
le but de la science, & quelle la fin du mariage du Courage
& de la Sagesse par les grands auantages que vous auez
procuré à vostre patrie, & par les biensfaits & faueurs que
vous faites aux Gens de merite ? C’est ce qui me fait dire
de VOSTRE ALTESSE, ce que l’on dit du Soleil, qu’il communique
sa lumiere aux astres, & leur donne des qualitez
qu’ils influent sur les corps icy-bas, pour les rendre capables