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Mazarinade n° B_7_18

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Anonyme [1652], L’ALLIANCE DES ARMES ET DES LETTRES DE MONSEIGNEVR LE PRINCE. Auec son Panegyrique, presenté à son Altesse Royale. , françaisRéférence RIM : M0_60. Cote locale : B_7_18.


cœur de ce Prince mourant ; & l’on le vid expirer sans regret,
ayant obtenu en sa fin l’accomplissement de ses
desirs.
 
Certes c’est à Dieu que nous deuons rapporter tout nôtre
bon heur, & croire que c’est de sa main que nous tenons
ce grand flambeau de l’Eglise. Que c’est par vne inspiration
toute diuine que nous nous seruons de ses conseils.
Et ce qui s’est passé tant au dehors qu’au dedans du Royaume,
depuis qu’on luy en a confié la conduite, autorise
nostre croyance. Mais que ne deuoit-on esperer d’vn
si grand Genie aussi estimé pour ses grandes perfections,
comme il est Eminent par sa qualité ?
Que ne deuoit-on esperer (dis je) de cét esprit du premier
ordre, & de la plus haute éleuation des esprits ? Si digne
de la faueur & de la bien-veillance de nos Roys, si
sçauant en l’art de gouuerner les peuples ; si zelé pour le
bien de cét Estat, qui a ce don du Ciel de connoistre parfaitement
ceux qui meritent d’estre employés, & de preuoir
les succés à venir par vne prudence infaillible.
Les secrets de sa Politique sont incomprehensibles, ils
trompent les plus entendus en ce mestier : Il n’y a point
d’addresse qui le puisse surprendre. Et comment seroit-il
possible que celuy qui a en soy toutes les vertus peût estre
iamais trompé, ny tomber dans les disgraces qu’vne prudence
commune ne sçauroit détourner ?
Tant plus ie m’arreste à considerer les qualités de ces
Grands Esprits, tant plus la felicité de cét Estat me semble
grande ; & tant plus ie tasche de comprendre le principe
de nostre bon-heur, tant plus ie m’eloigne de ma fin.
Les plus clair-voyans se trompent en leurs raisonnemens,
toute leur subtilité n’est que foiblesse ; & ils sont contraints
d’admirer ce qui ne peut tomber sous leur intelligence.
Il semble que la Nature se plaise à donner au monde de
temps en temps de grandes lumieres pour conduire des
hommes iusques à leur source, & les confirmer dans la foy