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Mazarinade n° B_7_18

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Anonyme [1652], L’ALLIANCE DES ARMES ET DES LETTRES DE MONSEIGNEVR LE PRINCE. Auec son Panegyrique, presenté à son Altesse Royale. , françaisRéférence RIM : M0_60. Cote locale : B_7_18.


ne luy peuuent manquer en suitte. Le champ où
l’honneur se cueille, est ouuert à tous ceux qui en sont capables.
Sous vn Regne si équitable, chacun a pouuoir d’y
receuoir ce que les vtiles seruices qu’il a rendus luy ont justement
acquis : Et celuy qui est en charge peut dire sans
vanité qu’il n’en est obligé qu’à soy, puisque c’est le seul
merite qui confere les honneurs.
 
Mais à qui sommes-nous plus particulierement obligés
de tous ces auantages, de tous ces biens, & de tous ces
honneurs qu à nostre incomparable Reyne ? Le soin qu’elle
a daigné prendre du Gouuernement est la source de nôtre
bon-heur ; mais le choix qu’elle a fait des personnes qui
l’appuyent est le principal ouurage de sa prudence, & la
plus forte preuue de son affection enuers nous. O élection
illustre ! ô choix digne d’vne grande Princesse ! non moins
estimé de tous, qu’il est enuié d’vn chacun.
Le premier jour de sa Regence nous asseura de nostre
felicité. La France se veid en vn mesme iour vaincuë &
victorieuse. La mort d’vn grand Roy que nous venions de
perdre auoit tellement abbatu nos esperances, que nous
ne pensions plus aux auantages qu’il nous auoit procurez :
Et si Dieu n’eust secondé la valeur de ce jeune Mars
yssu de son sang, nous eussions eu sujet d’apprehender ;
que ce changement de Regne ne changeast nostre bonne
fortune.
La perte de nostre Roy fut suiuie de la victoire de nostre
jeune Heros, & le triomphe de l’vn releua la pompe
funebre de l’autre. Les drapeaux pris sur nos Ennemis,
arborez dans le premier Temple de la Chrestienté, seruoient
de parade à cette superbe, mais triste ceremonie,
& estoient comme autant de langues qui publioient la
valeur de nostre General.
Nous nous vismes en vn mesme temps entre la joye &
la tristesse, & malgré tant d’objets funestes, nous doutions
de la mort du Roy par la suite de ses victoires. Nous
creûmes dés-lors que cét esprit n’auoit quitté son corps