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Mazarinade n° D_1_63

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Anonyme [1652 [?]], LETTRE DV BOVRGEOIS DES-INTERESSE. , françaisRéférence RIM : M0_2082. Cote locale : D_1_63.


qu’il recueillit ne leur laissa plus d’autre salut que
dans la fuitte ; ie dois cette gloire à la fidelité du
Bourgeois, qu’il disputa long-temps le passage aux
troupes des Princes, qu’il abandonna plustost ses
portes qu’il ne les ouurit, que cette nouueauté luy
tira les larmes des yeux, de voir les drapeaux rouges
ombrager ses ruës, & l’Espagnol se refugier
dans Paris en presence du Roy chassé hors des murailles
de sa ville, & qui au milieu d’vne puissante
armée & d’vn honteux exil, luy fournit encore son
pain, ménage sa recolte, luy renouuelle chaque
iour des tendresses de pere, & (le diray-ie) des
complaisances de seruiteur.
 
Le pauure Bourgeois éprouua dés le lendemain
qu’vn serpent rechauffé ne paye son hoste que de
venin : Car ayant deputé de chaque Quartier à
l’Assemblée de Ville, pour pouruoir à sa seureté,
les soldats des Princes escortez de seditieux les inuestirent
dans l’Hostel, demandent le preuost des
Marchands, & les autres seruiteurs du Roy sous le
nom de Mazarins, menassent du feu & bruslent en
mesme temps, ces innocentes victimes éuiterent
le sacrifice par vne genereuse resistance, & vne
Vnion forcée à la volonté de leurs bourreaux ; l’Eglise
de S. Iean la plus proche de l’embrasement
fist ses efforts pour appaiser la colere du Ciel & la
rage de la terre, elle exposa le Sacrement adorable
sur les degrez de l’Hostel de Ville, ces furieux