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Mazarinade n° B_11_22

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Anonyme [1652], LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du vingt-neufiesme Decembre 1651. , français, latinRéférence RIM : M0_3648. Cote locale : B_11_22.


de ses autheurs, vn jugement si precipité, si injuste,
si contraire aux immunitez inuiolables de l’Eglise, ou pour
pretexte, ou pour fondement d’vne guerre ciuile, qui sans
doute acheueroit de nous ruiner, ou d’vne rebellion armée
contre le Souuerain, qu’au sentiment des Peres, nulle consideration,
nulle cause, nulle necessité d’attaquer ou de se
defendre ne peuuent excuser ?
 
Et c’est ce qui a fait dire à vn des grands hommes que l’Eglise
ait iamais veu, que l’on peut bien resister aux Empereurs,
pour obeïr à Dieu, mais qu’on ne leur peut resister que
par la patience du martyre, & non par l’intrigue des factions,
& par la cruauté des armes ; d’où vient que du temps de ce
sçauant Pere, quoy que les Cesars & leurs ministres fussent
en tous lieux les persecuteurs du nom Chrestien, il ne se
trouua neantmoins aucun Chrestien du party contraire à celuy
des Cesars. Vous nous décriez, dit-il, comme si nous estions ennemis
de la majesté de l’Empereur, & toutesfois l’on n’a pû trouuer encore
de Chrestiens dans le party ny d’Albin, ny de Niger, ny de Cassius ;
mais ceux-là mesme qui le iour d’auparauant auoient juré par le
genie des Cesars, qui auoient pour leur salut immolé des Hosties, qui
auoient souuent condamné les Chrestiens à mort, ont esté découuerts
ennemis des Cesars. Pour ce qui est des Chrestiens, ils ne sont ennemis
de personne, & de beaucoup moins le sont-ils de l’Empereur. Et
sçachant que c’est leur Dieu qui l’a estably, ils se croyent necessairement
obligez de l’aymer, de l’honorer, de le reuerer, de le souhaiter
heureux, auec tout l’Empire Romain autant que le monde durera.
Nous seruons donc l’Empereur en la maniere qui nous est licite, &
qui luy est aduantageuse, le seruant comme vn homme qui n’a que
Dieu au dessus de luy, qui tient de Dieu tout ce qu’il possede, & qui
n’est inferieur qu’à Dieu.
Selon la doctrine
des
saincts Peres
on ne se peut
dispenser d’obeir
au Roy,
& de suiure
son party
pour quelque
cause que ce
soit. Ad Sea.
pulam paulo
post initium.
Et le mesme Pere nous découure la cause veritable d’vne
obeїssance, & d’vne fidelité si constante, quand il dit en vn
autre lieu, Si nous voulions, ie ne dis pas nous ressentir par de secretes
vengeances, mais nous declarer vos ennemis ouuertement, manquerions
nous d’hommes & de vos forces ? Et vn peu plus bas il
adjouste ; Il y a bien peu de temps que nous sommes parmy vous, &
on nous voit desia répandus, en toute l’estenduë de vostre Empire, dans
les Villes, dans les Isles, dans les Chasteaux, dans les Bourgades, dans