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Mazarinade n° B_6_18

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Anonyme [1652], LES RIS ET LES PLEVRS DE LA FRANCE SVR LA CONDVITE DE LA REYNE, Et du Conseil d’Estat. Découurants l’Origine de nos miseres & des Calamitez publiques. , françaisRéférence RIM : M0_3551. Cote locale : B_6_18.


bien-tost mettre le feu, ou sur qui certain escogriffe
qui regarde leur butin d’vn œil d’enuie, ne
manquera d’en faire rauage, si Bellonne se declare
en sa faueur en luy procurant le gain d’vne bataille
qu’il attend. Mais ne riray-je point en democritte
de voir tous les mouchards de Cour qu’on
nomme vulgairement Mazarins, faire le pié de
Gruë prés de la Reyne, dire deuant elle le petit
mot de galanterie sur le sujet de la soupplesse des
Parisiens, se monstrer prests à l’execution de tous
ses ordres, & joüer enfin le personnage des esclaues
ou des Eunuques du Serrail ?
 
Qui ne verroit auec rauissement le Cardinal
Mazarin luy-mesme, ce vieux basteleur déguisé,
prés de la Reyne, sa chere Dame & Maistresse, le
chapeau soubs le bras faisant les doux yeux, &
tirant de sa poitrine de veau maint souspir suiuy
d’vne amoureuse exclamation de haine, tantost
sortant de la France à la dérobée, & tantost y
rentrant auec main forte, excitant par tout d’horribles
rauages, & seruant de ioüet à Messieurs nos
Princes, & de fleau à tous les Prouinciaux & bons
Habitans de la Ville de Paris ?
Qui ne se diuertiroit agreablement reflechissant
sur la conduite de Messieurs les Princes, qui
vont chercher midy à quatorze heures, faisants venir
des Estrangers pour les assister, lors qu’ils n’auroient