[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_6_16

Image de la page

Anonyme [1650 [?]], LE TE DEVM GENERAL DE TOVS LES BONS FRANCOIS. Sur la prise de Messieurs les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_3756. Cote locale : B_6_16.


chantẽt des cantiques de resiouissance, Sagesse eternelle. Que
les vegetaux & les mineraux vous en glorifient, l’Archetype
tousiours semblable à soy-mesme. Enfin que c’est Isaac veritable
qui s’est immolé pour le salut de toute la nature ingratitude
vous en remercie pour nous, de peur que nostre ingratitude
ne surmonte la grace qu’il vous a pleu de nous faire.
Loüons & benissons cét estre incomprehensible : car il a fait
des choses merueilleuses en faueur de son pauure peuple. Il
s’est acquis le salut du monde par sa dextre & par sa force. Il
nous a fait connoistre son salut, & nous a reuelé sa Iustice deuant
toute la terre : il s’est souuenu de sa bonté, & des calamitez
de cette miserable Prouince. Toute nostre posterité
sçaura les biens qu’il nous a faits, & nos enfans publieront ses
graces iusques à la fin des siecles : Car si la misericorde est
abondante sur nous, & sa verité sera d’vne eternelle duré.
 
LA BRETAGNE.
Seigneur, si l’emprisonnement de Monsieur le Prince n’asseure
la paix que le Roy nous a donnée, ie suis en estat d’estre
la proye d’vn nombre infiny de legions estrangeres & domestiques.
Mais qui la pourroit troubler si on la garde bien
estroitement, & si nous ne trauaillons pas à nostre perte. A
moins que de nous opposer nous mesme à nostre propre bien,
& à moins que de nous rendre volontairement complices de
nostre malheur, ie ne croy pas que nostre felicité puisse estre
troublée de quelque disgrace. Seigneur, ie voy biẽ que vostre
bonté se rend fauorable à nos supplications par ce coup d’Estat,
& qu’elle nous veut mettre à couuert des traits de l’ambition,
& des rages de la tyrannie. Vous appaiserez maintenant
vostre courroux, & vous destournerez vostre fureur &
vostre ire de nostre face. O Dieu de nostre salut retirez vostre
indignation de nous, & soyez tousiours propice aux supplications
de vostre pauure peuple. Le salut de ceux qui vous
craignẽt sera maintenant eternel, & vostre gloire demeurera
dans nostre Prouince malgré ces tyrans & ces impies. Vostre
bonté & vostre verité sont inseparables. Vostre Iustice marche
à present deuant nous, & nous irons à vous par ses voyes !
car ie reconnois mon iniquité pour profiter d’oresnauant de
toutes mes disgraces. Rendez-moy mon premier bon heur,