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Mazarinade n° B_6_16

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Anonyme [1650 [?]], LE TE DEVM GENERAL DE TOVS LES BONS FRANCOIS. Sur la prise de Messieurs les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_3756. Cote locale : B_6_16.


comblée, par la prise du Prince, qu’il n’est rien au monde de
semblable. C’est vn coup que vous auez voulu faire pour nostre
salut, afin que toute la gloire vous en soit attribuée. Aussi
rien ne se peut faire sans vostre concours, ny sans vostre
grace. Gloire vous en soit donc renduë, grand Dieu des armées,
iusques à la consommation de toute la nature perissable.
Les Cieux dit Dauid manifestent la gloire du Seigneur, &
l’estenduë d’en-haut monstre quel est l’ouurage de cét Artisan
inimitable. Nous pouuons bien dire à l’imitation de ce
grand Prophete, que la prise de ceux qui troubloient l’Estat,
ne la manifeste pas moins que le reste ; puis que c’est vne actiõ
d’où dépendoit tout le salut de cette Monarchie. Sous portez
d’vne paix generale ouurez-vous, la cause de tous nos malheurs
est prisonniere. Quelle est cette cause de tous nos malheurs ?
C’est vn esprit remuant, c’est vn esprit ambitieux, c’est
vn esprit libertin, c’est vn esprit altier, c’est vn esprit de Diagoras,
& de Theodorus, tout propre à perdre l’Estat, si son
maistre le vouloit croire. Enfin ce seroit vn autre Ælius Sejanus
s’il trouuoit la facilité d’vn Tybere, dans la conduite d’vn
Dieu-donné à ceste Monarchie Françoise. Mais ioüons Dieu
cependant que ce Conquerant inimitable s’en ira enleuer Damiette
aux Mamelus, prendre le grand Caire, assuiettir Biserte,
forcer Constantinople, & reduire tout le pays des infidelles
à son obeissance dans le bois de Vincennes.
 
LA BRESSE.
Que la glorieuse compagnie des Apostres vous loüe Dieu
d’vne bonté infinie de nous auoir deliurez de la cause de tous
nos mal-heurs, & de nous auoir conferé tant de graces ; puis
que nostre insuffisance ne nous permet pas de nous en acquiter
dignement, comme il le faudroit faire. Que le loüable nombre
des Prophetes vous en reuere, puis que toute l’industrie
de nostre esprit, se trouue incapable d’vn si digne office. Que
tous les resplandissans exercices des Martyrsvous en glorifiẽt ;
puis que nostre entendement ne sçauroit arriuer à vne reconnoissance
si genereuse que celle qu’on vous deuroit faire.
Neantmoins Seigneur, nos levres ue laisseront pas de vous
loüer de ce digne bien faict le mieux qu’il nous sera possible.
Le Roy s’esiouira en vous grand Dieu, & tous ceux qui iureront