[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_10_3

Image de la page

Anonyme [1649], LE SECRET DE LA PAIX. OV, LA VERITABLE SVITTE DV THEOLOGIEN D’ESTAT A LA REYNE. , français, latinRéférence RIM : M0_3627. Cote locale : C_10_3.


Paix generalle se fera sous vos loix, la Religion redorera
son lustre éclipsé, la Iustice reflorira, la Campagne se remettra
auec le temps, le commerce se r’establira, & tous
les biens nous reuiendrons auec la Paix, l’éducation mesme
du Roy s’en portera beaucoup mieux, & cette leçon de
bonté & de clemence que vous donnerez auiourd’huy, sera
vne semence de benedictions qui fera esclorre de grandes
vertus en sa conduitte.
 
Tous vos bons Seruiteurs disent auec des transports d’esprit
& d’affection, venez. Venez donc, MADAME,
sans retardement, & r’amenez le Roy, & ie m’asseure que
les presences de vos Maiestez feront des infusions de ioyes
secrettes & diuines dans toute la Nature : Venez, & le Soleil
nous paroistra plus clair, les Astres plus benins, l’Air
plus doux, & tous les Elemens plus profitables, Venez, &
la terre fera naistre les violettes sous vos pas, les Oliues se
ioindront auec les Palmes pour vous couronner : Venez, &
les montaignes & collines sauteront d’allegresse dans tous
les enuirons de Paris, les maisons mesme desolées se repareront
pour vous receuoir ; Venez, & nous baiserons les pas
que vous aurez imprimez sur la terre en ce voyage : Venez,
& nous sanctifierons le iour qui nous aura r’amené vos Maiestez,
nous le marquerons d’Or & d’Azur dans nos Fastes,
& le tiendrons desormais comme la fin de nos maux & le
commencement de nos felicitez.
Si Vostre Maiesté ne met point en consideration toutes
ces raisons, pour le moins ie la supplie de se souuenir de ce
qu’a dit vn ancien Pere de l’Eglise, qu’il y a des affaires, ou
si l’on regardoit bien la fin, on n’en viendroit iamais au cõmencement ;
& qu’il y a aussi des temps ou si l’on ne veut
pas ce que l’on peut, on ne peut pas apres ce que l’on veut ;
Vous marchez sur les pas d’vne Reyne aussi haute que vous,
qui par vne sortie volontaire & precipitée s’est fermé les
portes de la France iusques à la mort : Si vous auiez des
ennemis ils ne demanderoiẽt pas mieux que de vous veoir
preuenir leurs souhaits en cette affaire ; mais nous qui desirons
la gloire de vostre Regence, & le bien de vostre Estat