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Mazarinade n° C_6_67

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Anonyme [1649], LE PROCEZ, L’ADIOVRNEMENT PERSONNEL, L’INTERROGATOIRE, ET L’ARREST DE MORT DV ROY D’ANGLETERRE. Auec ce qu’il dit & fit deux iours auant sa mort: Et la Harangue qu’il prononça sur l’échaffaut. Selon le rapport de plusieurs Gentils-hommes Anglois qui y assisterent, & meirent le tout sur des tabletes. Fidelement traduit de l’Anglois, par le sieur DE MARCYS, Interprete & Maistre pour la langue Françoise du Roy d’Angleterre regnant à present, & de son Altesse Royale Mgr le Duc d’York son Frere. , françaisRéférence RIM : M0_2888. Cote locale : C_6_67.


LE PROCEZ, L’ADIOVRNEMENT PERSONNEL,
l’Interrogatoire, & l’Arrest de mort du Roy d’Angleterre :
Auec ce qu’il dit & fit deux iours auant sa mort : Et
la Harangue qu’il prononça sur l’échaffaut.

PVIS QVE le Roy des Roys & le Seigneur de ceux qui
regnent, a esté vendu, liuré & accusé deuant les Pontifes
& Iuges de sa Patrie selon la chair, ne nous estonnons pas
que ses Lieutenans sacrez & ses Images soient traittez de
la mesme sorte. Le Vice, honteux de sa propre laideur,
se fait souuent des couleurs de la Vertu, & l’iniustice se
sert quelquefois du bandeau de la Iustice, pour n’estre pas esbloüie de l’éclat
de l’innocence & pour cacher la honte, que sa mauuaise conscience
luy imprime sur le visage.
C’est ce qui a obligé les meurtriers du Roy d’Angleterre, d’apporter
quelques formes à sa condemnation & à sa mort, mais bien loin de
colorer leur crime, ils l’ont mis dans son iour, ils ont rendu leur meschanceté
publique, & fait voir que la Iustice mesme estoit corrompuë parmy
eux.
Le premier du mois passé la Chambre des Communes assemblée, &
le Roy estant à la Barre dans vne posture de Criminel, le sieur Cooke
Orateur de ladite Chambre dit, qu’à la derniere seance il auoit deduit les
crimes dont leur Prisonnier estoit accusé par les Communes, au nom de
toute la nation Angloise : sur quoy il luy fust ordonné par le President
de prononcer derechef les teneurs de l’accusation. Ce qu’il fit en ces termes :
Charles Stwart ayant esté inuesti de la Couronne d’Angleterre auec vn pouuoir
limité, & à condition de gouuerner les peuples selon les Loix fondamentales
du Royaume. Neantmoins pour paruenir à ses desseins, & se maintenir luy
& ses complices dans leurs mauuaises pratiques, il a traitreusement & malicieusement
leué les armes contre le Parlement & contre le Peuple, lequel y est
particulierement representé.
En suite il fit vne deduction de toutes les places assiegées, de toutes les
batailles données, & apres auoir representé tous les sanglans effets d’vne
guerre Ciuile, il dit que le Roy en a esté l’Autheur pour ses interests particuliers.
Cette accusation estant finie, le President de la Chambre commanda
au Roy d’y respondre, sur quoy le Roy repartit :